Le Syndicat national des magistrats du Gabon (SYNAMAG), lors d'un point de presse mardi au tribunal de Libreville, exige le retrait des hommes politiques lors des réunions du Conseil supérieur de la magistrature (CSM) afin de garantir l'indépendance de la justice au Gabon.

Selon ce syndicat, la participation des décideurs politiques à cette haute instance de prise de décisions prive à la justice gabonaise son indépendance.

Dans sa composition actuelle, le Conseil supérieur de la magistrature est présidé par le chef de l'Etat. Il compte parmi ses membres des députés, des ministres dont ceux de la Justice et des Finances.

Toutes ces personnalités influent négativement sur les nominations dans les tribunaux et autres juridictions, selon le syndicat.

Le syndicat déplore par exemple l'inscription au grade de magistrats hors hiérarchie de collègues ne remplissant pas les conditions d'ancienneté au grade prévu.

Les syndicalistes très remontés fustigent également l'intégration d'une élève magistrat directement aux fonctions de procureur de la République adjoint près du tribunal de Franceville au sud-est du Gabon. La rétrogradation de quelques collègues à des fonctions inférieures à celles antérieures occupées, à savoir des procureurs adjoints nommés substituts, un avocat général nommé au conseil de la Cour d'appel.

Il y a quelques semaines les magistrats gabonais ont paralysé le palais de justice de Libreville pour dénoncer ces promotions "clientélistes", à leur avis. Ils ont notamment organisé une marche dans la rue. Le président de la République a immédiatement convoqué une nouvelle réunion du Conseil pour annuler les mesures querellées. Les nouvelles nominations opérées lors de cette réunion de crise a à nouveau mis le feu au poudre. Le syndicat exige d'être dorénavant associé dans la préparation des nominations afin d'éviter de nouvelles incongruités.