Dernière mise à jour à 09h46 le 08/12
Les inquiétudes liées à la grippe aviaire sont sérieuses au Maroc. Le niveau de vigilance a été élevé au Maroc depuis jeudi dernier. Et toute mort suspecte parmi les volatiles devra obligatoirement être signalée aux autorités compétentes pour ouvrir une enquête épidémiologique.
Durant le week-end dernier, des équipes de contr?le étaient visibles dans les marchés de volaille dans les différentes zones de Casablanca et ailleurs. Des sources concordantes font savoir que la coordination nationale de la lutte contre la grippe aviaire a adressé une note urgente à l'administration territoriale pour instaurer une veille sanitaire à un niveau plus élevé.
Pour sa part, l'Office marocain de sécurité sanitaire des produits alimentaires (ONSSA) a décrété l'alerte dans les postes frontaliers terrestres et maritimes du Maroc afin d'éviter l'introduction au Maroc de toute espèce d'oiseaux en provenance de la France, suite à la détection dans ce pays de cas de la grippe aviaire. Outre le Maroc, l'Algérie, l'Egypte et la Tunisie, la Corée du Sud, le Japon, la Chine et la Tha?lande ont décidé de fermer leurs frontières à la volaille fran?aise, suscitant l'inquiétude des producteurs.
Fin novembre dernier, plusieurs cas ont été détectés en Dordogne, entra?nant le déclenchement par le gouvernement fran?ais d'un plan d'urgence, pr?nant l'interdiction d'exportation d'oiseaux vivants et d'oeufs "depuis l'ensemble du département de la Dordogne à destination d'autres Etats membres de l'Union européenne ou de pays tiers", selon un arrêté paru au Journal officiel.
Le transport sur le territoire fran?ais de volailles, poussins, oeufs et viandes d'espèces aviaires est soumis à autorisation du préfet, après avis des services vétérinaires, pour les produits provenant de 87 communes en Dordogne et en Haute-Vienne.
Selon le journal marocain arabophone "Al Massae", une note du directeur de l'ONSSA a été adressée à tous les directeurs régionaux et chefs de service à travers le Maroc dans ce sens. Elle les informe de l'entrée en vigueur de l'interdiction d'importation de viandes de volailles en provenance de France. La note, envoyée également aux professionnels de la production de volailles, interdit désormais à quiconque d'importer n'importe quel type de volaille, d'?ufs et de viandes de volaille et viandes transformées à base de volaille depuis la France.
"Cette interdiction, précise la note, demeure en vigueur jusqu'à la publication d'une nouvelle note qui en annulerait l'effet et autoriserait de nouveau l'importation", explique le journal marocain. "Cette interdiction ne concerne pas toutefois les produits dont le traitement permet de neutraliser le virus responsable de la grippe aviaire", ajoute la note.
Dans ce cas, les professionnels et opérateurs concernés devront produire tous les documents et attestations nécessaires montrant avec précision les différentes étapes par lesquelles les viandes de volaille sont passées. Ces documents devront prouver, entre autres, le type de traitement appliqué aux viandes ainsi que les températures élevées appliquées pour neutraliser le virus.
L'ONSSA a appelé tous ses services vétérinaires afin qu'ils redoublent de vigilance, en leur rappelant que les cas de grippe aviaire de type N7H7 sont largement répandus en Europe. Leur mission est d'autant plus délicate que les enquêtes sont toujours en cours pour découvrir la manière avec laquelle la fièvre aphteuse est arrivée au Maroc.
Parallèlement, la campagne de vaccination des bovins contre la fièvre aphteuse se poursuit. A la date du 4 décembre 2015, l'effectif vacciné a atteint 1.820.000 têtes, soit 60 % du cheptel bovin national estimé à 3 millions de têtes. L'ONSSA signale dans un communiqué que la situation sanitaire est ma?trisée et qu'aucun foyer n'est apparu depuis le 13 novembre 2015.