Dernière mise à jour à 09h34 le 19/11
Deux femmes kamikazes ont déclenché leur ceinture d'explosifs improvisés dans un grand marché de la téléphonie dans l'état de Kano dans le nord-ouest du Nigeria mercredi, faisant au moins 50 morts et des dizaines de blessés, ont rapporté des témoins et des sources de sécurité.
Le chef de la police de l'état de Kano, Musa Katsina, qui s'est rendu auparavant sur les lieux du drame, a lui-aussi confirmé cet accident à Xinhua, mais sans souhaiter donner de chiffres officiels sur le nombre de victimes. Il a indiqué qu'une enquête avait été ouverte sur ces attaques.
Les bombes ont été déclenchées alors que les habitants locaux étaient rassemblés pour la prière du soir sur ce marché, a déclaré un témoin nommé Saleem Ahmed Saleem. Ce témoin a dénombré plus de 50 corps sans vie sur le sol du marché.
"Les gens étaient rassemblés en groupes pour les ablutions avant la prière du soir, lorsque la première bombe a été déclenchée, suivie de peu par une autre ", a déclaré ce témoin.
Un autre témoin identifié sous le nom de Mohammed Garba a déclaré que la première bombe avait été déclenchée à l'entrée du marché tandis qu'une autre a suivi presque immédiatement au centre du marché.
Considérant que le marché était plus fréquenté que d'habitude, d'autres victimes pourraient être découvertes lors des opérations de sauvetage, a déclaré M. Garba.
Une équipe de sécurité et des agents de secours sont arrivés sur les lieux peu après l'incident, et ont eu beaucoup de difficultés à contr?ler la foule à l'intérieur de ce marché, l'un des plus grands de l'état de Kano. Les opérations de sauvetage ont débuté peu après.
Une commer?ante identifiée sous le nom de Hajia Maikudi a rapporté que des dizaines de corps sans vie avaient été glissés dans des sacs mortuaires et transportés en camion vers un établissement de santé à proximité.
Ces explosions jumelles ont eu lieu moins de 24 heures après que 34 personnes ont été tuées et 80 autres blessées mardi dans une attaque similaire sur un marché à Yola, capitale de l'état d'Adamawa dans le nord-est du pays.
Le groupe terroriste Boko Haram, basé au Nigeria et largement suspecté d'être à l'origine de ces attentats, mène depuis 2009 une campagne de violences au Nigeria dans le but d'y établir une théocratie islamiste.
Ce mouvement a fait quelque 13 000 morts et tué des centaines de personnes, touchant des pays alentours comme le Niger, le Tchad et le Cameroun.
Le président nigérian Muhammadu Buhari a donné jusqu'à décembre à l'armée pour mettre fin à l'insurrection de Boko Haram.