Dernière mise à jour à 09h22 le 02/09
Une motion de défiance pour destituer le président sud-africain Jacob Zuma, avancée par l'Alliance démocratique (DA, opposition), n'a pas été adoptée au Parlement mardi.
L'Alliance démocratique accuse M. Zuma d'avoir enfreint la Constitution quand son gouvernement a permis au président soudanais Omar al-Béchir de quitter le pays en contravention directe d'un ordre du tribunal demandant son arrestation.
Le débat a débuté par une accusation du chef de la DA, Mmusi Maimane, reprochant à M. Zuma d'avoir manqué à son serment d'investiture de défendre la Constitution.
Lorsque M. Zuma a aidé M. Al-Béchir à échapper à la justice, il a en définitive enfreint la Constitution, a déclaré M. Maimane, ajoutant que M. Zuma et son his cabinet avaient délibérément choisi d'enfreindre la loi.
"Le président a décidé que la loi ne s'appliquait pas à lui et à son cabinet", a déclaré M. Maimane lors du débat sur cette motion.
Toutefois, le Congrès national africain (ANC), parti au pouvoir, a rejeté cette motion, la qualifiant d'infondée et de théatrale.
Le député de l'ANC, Lindiwe Zulu, a fait valoir que M. Al-Béchir avait obtenu l'immunité diplomatique comme tous les chefs d'état assistant à la réunion du sommet de l'Union africaine à la mi-juillet à Johannesburg.
"Le Congrès national africain ne soutiendra oas cette motion.
"Elle vise à saper les relations, politiques, économiques et diplomatiques de l'Afrique du Sud auprès des autres pays membres de l'Union africaine (UA)".
Les autres partis d'opposition ont affiché des opinions variables, certains soutenant la motion tandis que d'autres la rejettent.
Une fois l'impasse déclarée, le président du Parlement, Baleka Mbete, a décidé de mettre la question aux voix.
Au total 211 députés ont voté contre la motion, tandis que 100 l'ont soutenu et 17 se sont abstenus.
Il s'agit de la seconde victoire électorale de M. Zuma cette année, puisqu'il avait déjà survécu à un vote de défiance en mars.
La DA a déclaré avoir atteint son objectif, de faire conna?tre les mauvaises pratiques de M. Zuma, malgré le rejet final de la motion.
La Cour pénale internationale a publié un mandat d'arrêt pour crimes de guerre à l'encontre de M. Al-Béchir, lorsque celui-ci est venu en Afrique du Sud assister au sommet de l'UA. La Haute cour de Pretoria en Afrique du Sud a également publié un verdict interdisant la sortie du pays de M. Al-Béchir.
Toutefois, M. Zuma a défendu l'inaction de son gouvernement, qui a permis la fuite de M. Al-Béchir en juin, en déclarant que le gouvernement ne pouvait pas arrêter M. Al-Béchir tant qu'il était en Afrique du Sud en tant qu'invité, pour assister à un sommet de l'Union africaine.