Depuis quatre années, les autorités djiboutiennes multiplient les actions et les initiatives pour revaloriser le métier d'artisan afin d'en faire un véritable arsenal de lutte contre la pauvreté et le ch?mage qui frappe de plein fouet ce petit pays de l'Afrique de l'est.
En République de Djibouti, les métiers de l'artisanat sont repartis dans tout le territoire national, y compris les quartiers et les zones rurales, et restent pour les analystes locaux, un vivier et un socle primaire de l'économie de ce pays.
Par ailleurs, la nécessité de valoriser les produits de l' artisanat djiboutien afin que ce secteur puisse contribuer fortement au développement socioéconomique durable et à la lutte contre la pauvreté chez les populations vulnérables à savoir les femmes et les jeunes est affichée jusqu'au plus haut niveau de l' appareil de l'Etat.
A en croire, le ministre djiboutien du Commerce, Hassan Ahmed Boulaleh, la promotion des activités artisanales constitue pour le gouvernement djiboutien un moyen pour non seulement promouvoir la culture djiboutienne mais également pour en faire un outil de développement tant économique que touristique.
"L'artisanat est à la fois un secteur important de l'économie de notre pays, et ses métiers sont souvent anciens avec une mutation profonde. C'est pourquoi l'action du gouvernement est résolument tournée vers la valorisation des métiers de l'artisanat", a-t-il dit récemment.
En effet, à Djibouti, l'artisanat n'est plus réservé à une classe de la société. Il est plut?t le reflet de l'évolution de la société djiboutienne. Et l'artisanat à base de raphia est à la fois une identité culturelle et géographique à Djibouti car cette activité reste pratiquée dans tout l'arrière-pays. C'est en sens que les autorités djiboutienes ont fait du raphia la priorité de leur programme de développement pour revaloriser les métiers de l' artisanat sur l'ensemble du territoire national.
"Loin d'être de simples objets à valeur culturelle, les objets artisanaux en raphia doivent contribuer à faire de ce secteur, comme dans certains pays tel que le Madagascar, un secteur pourvoyeur d'emplois. En ce sens, le raphia est le produit d' exportation qui engendre le plus de valeur ajoutée, et peut constituer une source certaine de rentrée de devises pour le pays", rappelle M. Boulaleh.
Conscient que l'artisanat a besoin d'un environnement économique favorable pour se développer, le gouvernement djiboutien a émis dernièrement la décision de réserver aux très petites entreprises, notamment celle de l'artisanat, les marchés publics, pour que ces entreprises puissent pouvoir s'appuyer sur un accompagnement ciblé et spécifique.
L'exécutif djiboutien qui use d'initiatives successives pour accompagner les artisans avec des "mesures concrètes" vient faire un nouveau pas : dans le cas des artisans de la vannerie, l' interdiction des sacs plastiques sur les marchés djiboutiens permettra au panier artisanal de s'écouler plus facilement et de trouver des débouchés. Avec cette nouvelle initiative, pour les autorités locales, la vannerie est un "métier vert" appelé à accompagner le développement durable de Djibouti.
Depuis trois années, Djibouti a institué la Journée Nationale de l'Innovation et de l'Artisanat qui est dotée du Grand Prix du Chef de l'Etat, et récompense chaque année trois artisans dans un domaine précis de l'artisanat. Cette année, c'est la vannerie qui a été retenue pour la quatrième édition de cette manifestation.