Située sur la deuxième route maritime la plus importante du monde, Djibouti se positionne comme une plateforme de services commerciaux, logistiques et financiers au niveau régional.
Pour ce faire, les autorités nationales ont déjà mis en oeuvre un programme d'investissements représentant près de 4,3 milliards USD.
La bonne santé économique du pays semble suivre son cours depuis plusieurs années. En 2012, la croissance économique de Djibouti a connu un nouveau souffle pour atteindre 4,5%. Elle est portée par le dynamisme de ses deux "moteurs": les activités portuaires et les investissements directs étrangers (IDE).
Les premières bénéficient d'une montée en charge du transit. Elles restent cependant en de?à des niveaux atteints avant la crise financière de 2008.
Quant aux IDE, leur afflux dans le pays s'est intensifié. Ils sont principalement concentrés sur l'exploitation de sel du Lac Assal et la construction du complexe de l'aéroport Chebelley.
Par ailleurs, des financements ont été mobilisés pour la construction de nouvelles infrastructures portuaires dédiées à l' exportation de sel et de potasse. Elles seront respectivement opérationnelles en 2013 et 2014.
Ces investissements, auxquels s'ajoutera l'afflux des IDE, reportés depuis le début de la crise financière, soutiendront la dynamique de croissance économique du pays jusqu'en 2014, selon plusieurs études.
En outre, les secteurs des télécommunications, de la construction et du tourisme poursuivent leur développement de manière soutenue.
Dans cette optique, les autorités djiboutiennes ont élaboré une stratégie de développement à long terme, intitulée "Vision 2035".
Un travail de réflexion sur les potentialités de développement a aussi été entrepris. L'objectif est d'identifier des secteurs porteurs qui permettront de diversifier les sources de croissance de l'économie djiboutienne et de créer des emplois.
En clair, il s'agit de capitaliser les atouts et potentiels du pays pour tirer la croissance vers le haut en conformité avec le principe directeur de redistribution équitable des richesses de l' initiative nationale de développement social (INDS).
Cependant Djibouti subit l'inflation à cause de l'augmentation du prix du pétrole et des denrées alimentaires.
A ce sujet, un récent rapport du FMI a souligné les efforts importants réalisés en matière de lutte contre le déficit budgétaire.
Il convient de rappeler que le FMI a salué les autorités djiboutiennes, dans ce même rapport, pour les réformes économiques mises en oeuvre.
A cela s'ajoute la particularité du système monétaire djiboutien qui est le "currency board" et son taux stable qui ont fait leurs preuves et qui ont permis aux opérateurs économiques d' avoir une monnaie stable, sur laquelle ils peuvent se baser et faire des prévisions mais aussi une inflation importée très réduite qui tourne autour de 3,7% en 2012.
"Les facteurs qui ont maintenu la croissance de l'économie djiboutienne sont toujours là. Nous avons des investissements importants, une législation non contraignante, un système financier qui s'est complètement développé, des ressources financières disponibles pour accompagner le développement", a indiqué récemment à la presse le gouverneur de la Banque Nationale djiboutienne, M. Ahmed Osman.
A en croire ce dernier, l'amélioration de la compétitivité de l' économie locale reste un objectif majeur du programme économique de Djibouti dans l'optique de favoriser le développement du secteur privé et les investissements étrangers.
"Le gouvernement de Djibouti s'est engagé à poursuivre les réformes structurelles et à achever celles en cours, et à adopter en particulier des mesures pour réduire le co?t de l'énergie dans le cadre d'une stratégie élaborée avec les bailleurs de fonds, augmenter l'offre d'eau en baissant son co?t, restructurer les entreprises publiques et améliorer l'accès de la population aux services publics", a-t-il précisé.
Les pouvoirs publics ont entrepris un ambitieux programme de développement des infrastructures pour les années à venir, visant à consolider et à ancrer le positionnement de Djibouti comme plateforme régionale d'échanges commerciaux et de services connexes.
Dans cette optique, le gouvernement djiboutien entend mener à terme une série de projets d'envergure qui comprennent entre autres la réhabilitation du chemin de fer djibouto-éthiopien et la construction de corridors routiers en vue de faciliter l' intégration régionale.
L'accord tripartite signé en février 2012 entre le Soudan du Sud, l'éthiopie et Djibouti pour l'acheminement du pétrole de Juba avec la mise en place d'un oléoduc va également en ce sens.
Le projet devrait aller de pair avec la poursuite des prospections pétrolières, l'agrandissement du terminal pétrolier et l'édification d'une raffinerie à Doraleh.
Dans le secteur bancaire, l'implantation de nouveaux établissements de crédits sur la place financière de Djibouti a engendré un fléchissement des taux d'intérêt sous l'effet d'une concurrence accrue.
Le secteur financier s'est rapidement développé entre 2006 et 2010 avec l'arrivée de nouvelles banques. En 2013, Djibouti compte désormais onze établissements contre deux en 2006. Le secteur reste toutefois très concentré avec deux banques rassemblant 85% des actifs. L'activité représente 13% du PIB en 2012.
L'introduction d'instruments de finance islamiques par de nouvelles banques yéménites et somaliennes, ainsi que l'ouverture de comptes pour petits épargnants, pensionnaires, retraités et personnes non-salariées, ont permis de drainer une épargne qui échappait jusqu'alors au secteur bancaire traditionnel.