Les soldats tchadiens, engagés depuis deux mois au Nord Mali contre les forces terroristes et islamistes, ont réaffirmé vendredi avoir le moral toujours haut et être déterminés à bien finir la libération et la pacification de cette région.
"Nous sommes prêts à poursuivre fidèlement notre mission, pour l'honneur de notre pays", a déclaré le colonel Youssouf Terio, un des commandants adjoints des Forces tchadiennes d'intervention au Mali (FATIM).
L'officier tchadien a promis que "très prochainement, la sécurité sera effective sur l'ensemble de la zone occupée auparavant par les djihadistes".
"Le succès de cette mission sera exaltante", a par ailleurs indiqué le colonel Terio qui s'est félicité de la venue sur le front du président de l'Assemblée nationale du Tchad, Haroun Kabadi, accompagné d'une dizaine de députés dont deux généraux, Routouang Yoma Golong et Ngartokété Tatola, respectivement président et rapporteur général de la Commission Défense de l'Assemblée.
"Vous avez un long moral, c'est bien. Le président Idriss Déby Itno, la représentation nationale et tout le peuple tchadien sont avec vous", a répondu M. Haroun Kabadi à des centaines de soldats qui campent à l'extérieur d'Aguel'hoc, à 430 km au nord de Gao, la principale ville du Nord Mali.
Le président de l'Assemblée nationale a salué le courage de ses compatriotes, "véritables ambassadeurs de la paix, de la sécurité et de la liberté en Afrique" qui ont permis d'arrêter la grave crise qui a failli plonger le Mali dans le spectre de l'obscurantisme de la dictature, de l'intransigeance religieuse et de déstabilisation des institutions républicaines.
"Chaque Africain et chaque Africaine ne peuvent rester les bras croisés face à l'obscurantisme, l'intolérance religieuse, la dictature de l'opinion politique et religieuse. Le drame malien doit s'arrêter définitivement dans cette zone", a martelé M. Kabadi.
Le chef du législatif tchadien a ainsi souhaité de voir les autres forces africaines aux c?tés des troupes tchadiennes afin de consolider l'intégrité territoriale et la souveraineté du Mali.
A Aguel'hoc, l'un des fronts avancés de la lutte contre les terroristes et les islamistes, il n'y a uniquement que des soldats tchadiens et fran?ais, ainsi qu'une demi-douzaine de Maliens arrivés la veille et qui "servent simplement de guides".
C'est là qu'il y a un mois exactement, le 22 février 2012, des combats sanglants ont opposé les forces tchadiennes aux rebelles. Bilan: 26 soldats tchadiens et une soixantaine d'islamistes tués, dont deux de leurs chefs, Abou Zeid et Mokhtar Belmokhtar.
"Le gouvernement tchadien prendra soin des soldats tombés au front", a rappelé le président de l'Assemblée nationale, enjoignant le pas aux chefs de l'Etat et du gouvernement. Il a promis que l'Assemblée nationale "va apporter son soutien pour qu'une loi soit votée dans ce sens".
Pour booster le moral de leurs compatriotes, les députés tchadiens leur ont apporté 10 carcasses de chameaux, 300 carcasses de moutons, 140 cartons de sucre, 500 bo?tes de thé, 26 cartouches de cigarettes, des dizaines de sacs de dattes et d'arachides frits, ainsi que 20 millions F CFA (environ 40.000 USD) en liquide.
"Votre sens du devoir, votre intrépidité guerrière doublée de votre accoutumance au terrain foncièrement hostile et austère, semblable à notre sol tchadien, vous ont permis d'écrire en si peu de temps d'action, l'une des plus belles pages de l'histoire de nos forces armées et de sécurité", s'est réjoui M. Kabadi.
Il leur a demandé de redoubler de courage et de vigilance face à la horde des terroristes, affirmant que "l'islam est une religion de tolérance et non de terreur et de violence".
Selon le commandant adjoint des FATIM, les pertes en vie humaine enregistrées dans leurs rangs, ne peuvent pas annihiler la fierté et l'honneur qu'ils ont rendus au peuple tchadien.
"Nous sommes venus ici la tête haute, avons toujours la tête haute et repartirons la tête haute", a conclu le colonel Terio sous les vivats de ses troupes qui n'ont pas cessé de scander: "moral haut!"