Dernière mise à jour à 16h09 le 04/06
L'hydroxychloroquine, un médicament antipaludique, n'a pas été statistiquement efficace pour prévenir l'infection chez les personnes exposées au nouveau coronavirus, a montré le 3 juin un essai clinique.
L'expérience, dirigée par une équipe de l'Université du Minnesota, aux états-Unis, en mars, était, selon l'université, le premier essai clinique aléatoire testant l'hydroxychloroquine pour la prévention post-exposition au COVID-19.
Les chercheurs ont recruté 821 adultes américains et canadiens, qui étaient entrés en contact avec une personne confirmée atteinte du COVID-19 pendant plus de 10 minutes à une distance d'1,83 mètre ou moins.
Tous les participants ont été assignés au hasard pour recevoir soit de l'hydroxychloroquine, soit un placebo de vitamines, pendant cinq jours.
Au cours des deux semaines qui ont suivi, à l'encontre des tests de laboratoire et des signes cliniques, les chercheurs ont constaté que 49 patients sur 414, soit 11,83%, qui avaient re?u le médicament avaient été atteints par le COVID-19, contre 58 patients sur 407, soit 14,25%, qui avaient re?u le placebo.
Selon les scientifiques, la différence d'environ 2,4 points de pourcentage en faveur du médicament n'est pas considérée comme statistiquement significative, ce qui signifie que l'hydroxychloroquine n'a aucun avantage sur le placebo dans la prévention du COVID-19. En revanche, les effets secondaires ont été plus fréquents avec le groupe traité à l'hydroxychloroquine qu'avec ceux ayant re?u le placebo -40,1% contre 16,8%- quoiqu'aucun effet grave n'a cependant été signalé.
Les résultats de l'essai ont été publiés dans le New England Journal of Medicine.
Le président américain Donald Trump a déclaré utiliser l'hydroxychloroquine à titre de prophylaxie contre le COVID-19, mais la Food and Drug Administration a mis en garde fin avril contre son utilisation en dehors du cadre hospitalier en raison du risque de problèmes de rythme cardiaque.
Selon le décompte du Centre pour la science et l'ingénierie des systèmes de l'Université Johns Hopkins, à la date du 4 juin 01h00 GMT, le nombre de cas confirmés de COVID-19 a dépassé 6,3 millions dans le monde, avec 383 318 décès.