Dernière mise à jour à 11h42 le 17/10
En juillet 2015, le gouvernement australien a annoncé un plan d'euthanasie d'environ deux millions de chats sauvages d'ici 2020. Ce plan d'une durée de cinq ans faisait partie d'un plan plus vaste destiné à sauver la faune indigène en voie de disparition, dont 30 espèces de plantes, 20 de mammifères et 20 d'oiseaux en voie d'extinction. Face au tollé mondial, le Ministre de l'environnement fédéral, Greg Hunt, qui a fait l'annonce au Zoo de Melbourne, vient d'en expliquer la raison : les chats sauvages sont responsables de la baisse apparente des espèces de mammifères et d'oiseaux indigènes.
Le chat sauvage a été répertorié comme un ravageur nuisible et sera tué par balle, poison et appats. La stratégie comprend également l'installation de 10 zones libres de tout chat sauvage co?tant environ 750 000 Dollars australiens pour créer des zones d'habitat s?r pour les espèces en voie de disparition. Un porte-parole du ministre a expliqué que les 20 millions de chats sauvages estimés en Australie constituent une énorme menace pour les espèces indigènes, avec une estimation de 5 animaux indigènes tués par un chat sauvage chaque jour.
Arrivés au XIXe siècle en Australie dans les cales des navires européens, les chats ne sont pas faits pour cohabiter pacifiquement avec la faune locale, qui regorge de petits marsupiaux très appétissants pour les félins, et sont devenus une espèce invasive, comme on en voit tant sur d'autres continents et dans d'autres pays. Les chats sauvages auraient activement contribué à l'extinction d'au moins 27 espèces depuis leur arrivée sur cet immense pays, estime le gouvernement, et ils continuent à faire des ravages : un tiers des espèces menacées en Australie –mammifères, grenouilles, oiseaux et reptiles– le seraient notamment par ces félins redevenus sauvages. Le bandicoot-lapin à queue blanche (ou plus simplement petit bilbi), le bandicoot du désert, la souris sauteuse à grandes oreilles ou le wallaby à queue cornée ont ainsi disparu depuis les années 1950, chassés, entre autres, par les chats.
Ce plan est pourtant loin de faire l'unanimité : l'ancienne star du cinéma fran?ais Brigitte Bardot et le musicien britannique Morrissey sont deux des manifestants les plus célèbres protestant contre le projet de l'Australie. En Juillet, Brigitte Bardot avait écrit une lettre ouverte au ministre fédéral de l'Environnement Greg Hunt, dans lequel elle décrivait cette décision comme ? inhumaine et ridicule ?. Quant à Morrissey, il a, dans une lettre ouverte, qualifié le gouvernement australien de? comité d'éleveurs de moutons qui n'ont pas la moindre préoccupation quant à la protection ou le respect des animaux ?.