Le président nigérien Mahamadou Issoufou, également président en exercice de la Commission du Bassin du lac Tchad (CBLT), s'est dit "indigné" et "consterné" par les laches attentats perpétrés lundi à N'Djamena (Tchad), apprend-on mardi de source officielle à Niamey.
Deux attentats imputés au groupe terroriste Boko Haram ont fait au moins 27 morts, dont 4 assaillants présumés, et une centaine de blessés lundi à Ndjamena, capitale tchadienne, selon des sources officielles tchadiennes
"Le président de la République, le gouvernement et l'ensemble du peuple nigérien dénoncent et condamnent fermement ces actes d'une inqualifiable cruauté et expriment leurs condoléances et leur compassion au gouvernement et au peuple frères du Tchad", selon un communiqué de la présidence nigérienne.
"Le président de la République et le gouvernement du Niger expriment leur solidarité active à l'endroit du président et du gouvernement tchadiens, dont ils partagent l'engagement et la détermination à combattre le terrorisme et cultiver la paix, la sécurité et la quiétude sociale aux plans national et régional", précise-t-on de même source.
Le Niger appelle l'ensemble de la communauté internationale à soutenir les Etats membres de la CBLT dans leurs initiatives de lutte contre les groupes terroristes en général, et contre la secte Boko Haram en particulier.
La secte terroriste Boko Haram qui sévit dans le nord du Nigeria depuis 2009, et dans le bassin du lac Tchad avec des incursions au Niger, au Tchad et au Cameroun, a fait plus de 15 000 morts et plus de 1,5 million de déplacés.
Les interventions menées depuis plus de deux mois par les forces armées des pays membres du bassin du lac Tchad réunies au sein d'une coalition ont permis d'infliger de lourdes pertes humaines et matérielles à la secte terroriste.
Toutefois, pour des actions plus efficaces dans la guerre "qui nous est imposée par cette secte d'obscurantistes sans foi ni loi", le président Issoufou a lancé un appel à ses homologues à "mobiliser toutes les ressources humaines, matérielles et financières pour venir à bout de cette organisation terroriste de manière définitive".
Au sortir de cette rencontre d'Abuja, les chefs d'Etat se sont engagés à déployer leurs soldats dans le cadre d'une Force mixte multinationale avant le 30 juillet prochain, sous le commandement d'un général nigérian. Cette force, dont l'état-major est basé à N'Djamena (Tchad), sera dirigée de manière rotative entre les armées de différents pays.