La Guinée-Bissau a lancé cette semaine une campagne de nettoyage et de désinfection sur tout le territoire national pour prémunir le pays de l'épidémie Ebola qui continue la propagation dans la sous-région, alors que son voisin, la Guinée-Conakry, continue à souffrir de cette maladie mortelle.
La campagne de nettoyage et de désinfection est prévue pour la première semaine de chaque mois jusqu'à la disparition du virus Ebola de la région, précise-t-on de source officielle. La présente campagne a mobilisé toutes les couches sociales, notamment, les membres du gouvernement.
Le gouvernement bissau-guinéen a promis de mobiliser 40 millions de F CFA (80.000 US) tous les mois en faveur des médias pour appuyer l'initiative qui vise aussi à sensibiliser la société bissau-guinéenne sur les dangers de fièvre hémorragique à virus Ebola.
En outre, le gouvernement bissau-guinéen a renforcé lundi les mesures de contr?le le long de la frontière avec le Sénégal sur l'entrée des personnes en provenance de ce pays. La décision intervient après l'annonce d'un premier cas de fièvre Ebola à Dakar.
Aucun cas de malade atteint de la fièvre à virus Ebola n'a été enregistré en Guinée-Bissau, rappelle-t-on de sources médicales.
"Mais, la menace du virus Ebola est de plus en plus inquiétante, parce que les deux pays voisins de la Guinée-Bissau, la Guinée- Conakry et le Sénégal, en souffrent", a déclaré le Premier ministre, Domingos Sim?es Pereira.
En dépit de la fermeture de la frontière, un groupe de citoyens de la Guinée-Conakry est entré illégalement dans le pays ce dimanche, sans aucune inspection par les autorités de santé, a-t- on appris de source informée.
"Nos frontières révèlent des faiblesses énormes, de sorte que tous les citoyens doivent être vigilants", a déclaré le Premier ministre, réagissant à cette situation.
La semaine dernière, une mission interministérielle composée des ministères de la Santé, de l'Intérieur et de la Défense s'est déplacée le long de la frontière avec la Guinée-Conakry pour sensibiliser la population des régions frontalières. L'équipe qui était dirigée par le ministre de la Santé, Valentina Mendes, a appelé les habitants de la frontière avec la Guinée-Conakry à dénoncer les mouvements non autorisés de personnes dans la localité.
Dans le cadre de la prévention contre le virus Ebola, le gouvernement de Bissau a obligé les gens à se laver les mains avant d'entrer dans des institutions publiques et privées.
Enfin, le Premier ministre Simoes Pereira a appelé la population à décourager certaines pratiques qui pourraient transmettre la maladie, comme se saluer en se serrant les mains et en se faisant l'accolade.
Fausse note de la campagne: les travailleurs de la mairie de Bissau, dont les éboueurs, ont déclenché lundi une grève de trois jours pour exiger le paiement de trois mois d'arriérés de salaire et des améliorations des conditions de travail des agents de nettoyage.
Le gouvernement a appelé à la suspension de la grève en raison de la propagation continue du virus Ebola dans la sous-région, mais les travailleurs campent sur leur position.
"La grève ne sera suspendue qu'après le paiement intégral des arriérées de salaire", a déclaré leur dirigeant syndical Simoes Intchama.