Le président guinéen Alpha Condé a déclaré mercredi "l'état d'urgence sanitaire" dans le but de contenir la propagation de l'épidémie d'Ebola en Guinée et dans les pays voisins.
Cette décision permettra de prendre de nouvelles dispositions préventives et sanitaires visant à limiter la propagation de la maladie à virus Ebola, qui a déjà fait plus de 373 décès cumulés dans le pays et plus de 996 décès cumulés dans la sous-région d'Afrique de l'Ouest.
Il s'agit de "l'instauration d'un cordon sanitaire le long des postes frontaliers du pays, tenu par des agents de santé et les services de sécurité, la restriction du mouvement des personnes, en soumettant l'entrée sur le territoire guinéen, le long des frontières terrestres, maritimes et aéroportuaires à un contr?le sanitaire".
A travers l'état d'urgence sanitaire, le président guinéen appelle également à "l'usage des équipements sanitaires dans les établissements hospitaliers publics et privés".
Les autres mesures prévues par cet état d'urgence sanitaire concernent "l'interdiction faite aux contacts des victimes de quitter leurs lieux d'habitation durant leur période d'observation et l'invite faite aux structures de service public et privé dans la lutte contre l'épidémie d'ébola".
"Toute personne qui s'opposera à la détection, au traitement et à l'examen d'un malade, constitue une menace et subira la rigueur de la loi", a indiqué le président Condé.
Les autorités ont également réaffirmé "l'interdiction portant sur le transport des corps entre les localités du pays".
De même, tous les personnels de santé et tous les acteurs à tous les niveaux seront mobilisés pour la lutte contre l'épidémie.
Les services de santé sont sommés de faire une évaluation journalière de la situation d'évolution de l'épidémie d'Ebola dans les préfectures touchés.
Pour faire respecter les mesures de prévention et de lutte contre la fièvre Ebola, les services de sécurité et de défense au niveau des frontières maritimes, terrestres et aériennes sont déployés pour veiller sur la décision relative à l'état d'urgence sanitaire dans le pays.
Cette démarche du gouvernement guinéen visant à instituer l' état d'urgence sanitaire s'inscrit en droite ligne des recommandations faites par l'Organisation mondiale de la santé ( OMS).
Le même jour, le secrétaire général de la Fédération internationale des sociétés de la Croix rouge et du Croissant- rouge (FICR), Elhadj As Sy, a rencontré le président Condé merdredi à Conakry, annon?ant l'intention de la FICR de mettre en place une "structure de coordination qui permettra à la fois de contribuer à la lutte contre l'épidémie de fièvre ebola en Guinée, en Sierra Leone, au Libéria et dans les pays de la sous-région".
Il a déclaré que son institution envisage d'assurer "une plus grande couverture sanitaire au niveau national, à travers le renforcement des structures de soins, la mobilisation davantage des populations pour une meilleure compréhension de la maladie et de l'infection et la prise de mesures idoines pour la protection".
Il a aussi promis "la prise en charge dans la gestion des personnes décédées (...) en prenant soins des activités à préserver pour protéger les personnes qui prennent soins pour limiter la propagation du virus".
Elhadj As Sy devra poursuivre sa tournée en Sierra Leone, autre pays touché par la maladie.