La Chine a livré lundi un deuxième lot d'aide humanitaire d'urgence à la Guinée, à la Sierra Leone et au Liberia, trois pays africains touchés par l'épidémie mortelle d'Ebola, qui a co?té la vie à près de 1.000 personnes en Afrique de l'Ouest.
RAVITAILLEMENT DE FOURNITURES
Un avion charter transportant des approvisionnements à partir de Shanghai, dans l'est de la Chine, a fait des escales lundi en Guinée, en Sierra Leone et au Liberia.
Ces fournitures, d'une valeur de 30 millions de yuans (4,9 millions de dollars), comprennent notamment des habits médicaux de protection, des désinfectants, des thermo-détecteurs et des médicaments.
Au mois de mai, la Chine avait livré son premier lot de matériel destiné à la prévention, au contr?le et au traitement de l'épidémie Ebola, à destination de la Guinée, du Liberia, de la Sierra Leone et de la Guinée-Bissau.
L'actuel déclenchement de l'épidémie d'Ebola, le plus grave jamais enregistré, a commencé en Guinée en décembre 2013 avant de s'étendre au Liberia, au Nigeria et en Sierra Leone, où l'on compte un total de 1.779 cas d'infection, dont 961 cas de décès, selon le dernier rapport publié par l'Organisation mondiale de la santé (OMS).
Malgré que l'épidémie se limite actuellement à l'Afrique de l'Ouest, l'OMS a lancé un avertissement qualifiant la maladie d'"urgence de santé publique de portée internationale", et a appelé à une action internationale coordonnée pour prévenir la propagation de ce virus mortel.
L'OMS n'a pour l'instant pas recommandé d'interdiction de voyage ou de commerce internationaux, mais a exhorté les pays à "se préparer à détecter, à étudier et à gérer les cas d'Ebola".
Les pays d'Afrique de l'Ouest, qui manquent de médicaments et de connaissance en matière de prévention de la maladie, ont un besoin urgent de soutien matériel et d'expertise, alors que l'épidémie n'a pas encore été contr?lée, a déclaré Wang Yu, chef du Centre chinois pour le contr?le et la prévention des maladies.
PROMESSE DE SOUTIEN
Le président chinois Xi Jinping a affirmé l'engagement de la Chine à soutenir les pays africains pour contenir la propagation du virus Ebola.
Dans son message adressé dimanche à ses homologues de Guinée, de Sierra Leone et du Liberia, M. Xi a fait part de sa sympathie et sa sollicitude à l'égard des pertes humaines et économiques causées par l'épidémie d'Ebola, et a apprécié les efforts des gouvernements desdits pays dans la lutte contre l'épidémie.
Dans cette période difficile, le gouvernement et le peuple chinois se tiendront c?te à c?te avec les gouvernements et les peuples des trois pays, et sont prêts à leur offrir de l'aide pour lutter contre cette épidémie.
Réaffirmant que la Chine et l'Afrique sont bons frères, amis et partenaires, le président Xi a déclaré que le gouvernement et le peuple chinois n'oublient jamais l'amitié démontrée par le peuple africain envers le peuple chinois chaque fois que ce dernier est confronté à des difficultés.
Le dirigeant chinois a en outre appelé la communauté internationale à agir immédiatement et à offrir de l'aide aux pays endémiques, de manière à les aider à neutraliser ce fléau et y rétablir la vie normale au plus vite.
DES EXPERTS CHINOIS SUR PLACE
Un groupe d'experts chinois en contr?le des maladies est arrivé lundi à Conakry, la capitale guinéenne, en vue d'aider à la prévention et au contr?le du virus Ebola. C'est l'une des trois équipes d'experts envoyés par le gouvernement chinois pour les trois pays africains les plus touchés par l'épidémie.
Chaque équipe médicale est composée d'un épidémiologiste et de deux spécialistes en désinfection et en protection de la CDC de Chine et d'autres institutions.
"Cette assistance est d'une grande importance et elle est une incarnation de l'amitié traditionnelle entre la Chine et la Guinée", a déclaré Sun Hui, qui dirige l'équipe médicale chinoise en Guinée.
"J'espère qu'avec l'aide chinoise, la Guinée peut vaincre l'épidémie à virus Ebola le plus rapidement possible", a-t-il ajouté.
Selon M. Sun, les experts chinois aideront le personnel des ambassades chinoises dans les trois pays à distribuer le matériel médical, à former les professionnels médicaux locaux pour bien utiliser ce matériel et à leur apprendre les mesures de prévention. Ils aideront également les ressortissants chinois résidant dans les pays touchés à améliorer les mesures de prévention et de contr?le.
Les trois équipes médicales chinoises travaillent actuellement dans les trois pays africains, a rappelé M. Sun.
C'est la première fois que la Chine offre son aide à des pays étrangers en réponse à une urgence de santé publique.
MORTALITE ELEVEE ET TRAITEMENT EXPERIMENTAL
Le virus Ebola, avec un taux de mortalité s'élevant jusqu'à 90%, se propage par les muqueuses et d'autres liquides organiques ou sécrétions, tels que les selles, l'urine, la salive et le sperme des personnes infectées.
Bien qu'il n'existe pas de remède connu pour la maladie, l'état de deux travailleurs médicaux américains atteints du virus Ebola après avoir soigné des patients au Liberia se serait amélioré après qu'ils aient re?u un médicament expérimental fabriqué aux états-Unis.
Cependant, ce sérum a été envoyé vers un pays ouest-africain qui l'a sollicité, et la réserve du médicament est maintenant "épuisée", a annoncé lundi la firme américaine Mapp Biopharmaceutical.
La firme, basée à San Diego, a affirmé, dans une déclaration affichée sur son site internet, avoir re?u la requête la fin de la semaine dernière pour le médicament connu sous le nom de ZMapp, sans donner le nom du pays demandeur.
La compagnie a déclaré qu'elle a répondu à toutes les demandes de ZMapp dotées d'une autorisation judiciaire et régulatoire nécessaire.
"Ce sont les demandeurs qui décident si leur demande, acquisition ou usage du médicament expérimental seront rendus publics", a-t-on pu lire dans le communiqué.
Un prêtre espagnol, récemment rentré du Liberia après avoir été confirmé infecté par le virus Ebola, aurait également été traité avec le traitement expérimental.
Cependant, l'usage de ce traitement, qui n'a jamais été testé et dont l'innocuité n'a pas été prouvée chez les humains, pour contrer l'épidémie fait l'objet de débats.