Dernière mise à jour à 15h20 le 18/05
La création d'une plate-forme d'inscription des noms réels en ligne pour les travailleurs migrants du secteur de la construction destinée à enregistrer leurs informations de travail a été annoncée le 11 mai dans le but de mieux protéger leurs droits lors des conflits du travail.
La création du système a été officiellement annoncée par l'Association chinoise de l'industrie de la construction lors d'un colloque national sur l'emploi tenu à Wuhan, chef-lieu de la province chinoise du Hubei, a rapporté mercredi le Quotidien du Peuple.
Selon l'article, la plate-forme enregistrera des informations concernant les heures de travail, le salaire et l'état de santé des travailleurs, qui seront utilisées comme preuve par les services gouvernementaux pour la surveillance et l'application de la loi dans les conflits du travail.
Ces informations seront partagées avec les banques afin que les entreprises du secteur de la construction puissent confier aux institutions financières un montant de paiement précis pour leurs employés, en éliminant les intermédiaires qui souvent en retard lors des paiements, a également souligné l'article.
Le système peut également collecter des CV électroniques des travailleurs, mentionnant leurs compétences, leur niveau de salaire et leurs performances quotidiennes, ce qui pourrait aider les travailleurs migrants à trouver des emplois appropriés.
Selon les données citées dans l'article du Quotidien du Peuple, à ce jour, 985 projets de construction ont été enregistrés en ligne, couvrant plus de 340 000 travailleurs employés par 2 428 entreprises du secteur de la construction.
La plate-forme a été d'abord testée lors de la construction du musée des sciences et de la technologie du Hubei en mai 2016, avec plus de 1 300 travailleurs qui se sont inscrits sur la plate-forme.
Selon Du Yongkui, directeur général exécutif du projet, il n'y a pas eu de problème de rétribution pour les travailleurs impliqués l'année dernière, et le projet a facilité des versements de 9,41 millions de yuans (1,3 million de dollars) aux travailleurs.
La plate-forme a été établie après une circulaire publiée par le Conseil des Affaires de l'Etat en février, qui a demandé aux ministères concernés de construire ? un système de gestion sur les travailleurs de construction avec nom réel, enregistrant leurs informations sur leur identité, leur niveau de formation, leurs compétences professionnelles et leurs historiques d'emploi ?.
Pour mieux protéger les droits des travailleurs, le décret exige que, d'ici 2020, tous les travailleurs migrants soient couverts par des contrats de travail avant de commencer leur emploi, et les entreprises qui procèdent à des retenues sur salaires devraient être mises sur une liste noire et sévèrement punies.
Shi Fumao, directeur d'une organisation d'aide juridique pour les travailleurs migrants, a confié au Global Times mercredi que ? jusqu'à présent, il n'y a pas eu de cas mentionnant des données de ce système de nom réel dans les conflits du travail ?.
Le système d'enregistrement est une initiative innovante qui s'appuie sur les big data et Internet pour mieux protéger les intérêts des travailleurs du secteur de la construction, a dit M. Shi, avertissant qu'il pourrait néanmoins devenir une pratique futile s'il ne couvrait qu'une petite partie des travailleurs embauchés par des entreprises de bonne réputation dans les grandes villes plut?t que d'assurer une couverture complète, en raison de ressources de supervision insuffisantes dans le gouvernement.
M. Shi a en conséquence suggéré de construire une ? force policière du travail ? pour remplacer les inspecteurs du travail actuels, parce que l'équipe d'inspection actuelle est petite et a un pouvoir d'action limité, n'étant pas suffisante pour couvrir tous les lois et règlements établis même après la mise en place de ce nouveau système.