En route vers la modernité
à partir de 2012, l'innovation a donné lieu à de nouvelles opportunités, mais aussi à de nouveaux défis. Désormais, des applications mobiles permettent aux clients de héler un taxi à distance. Le principe est simple : il faut annoncer ses points de départ et d'arrivée. Si un taxi vide est à proximité, il peut répondre et venir chercher le passager en question. L'avantage est mutuel : les usagers sont s?rs de dénicher un taxi et peuvent même l'attendre au chaud éventuellement ; les chauffeurs de taxi n'ont pas à parcourir des mille et des cents pour trouver leur clientèle. à la fin de la course, le passager n'a qu'à tapoter sur son smartphone pour payer via un système de paiement intégré. En plus, l'usager pouvait autrefois bénéficier de ristournes en récompense de sa fidélité.
Le succès de ce genre d'applications a explosé ! Près de 1/5 des courses en Chine seraient réservées à partir d'un smartphone, selon la revue Le Vent de la Chine. Deux applications se partageaient le marché : Kuaidadi (soutenu par Alibaba) avec 56,5 % des parts et Didi Taxi (soutenu par Tencent) 43,3 %, d'après les statistiques du cabinet Analysys International. Mais après s'être livré une concurrence acharnée, les deux leaders de la réservation de taxi en ligne ont annoncé, le 14 février dernier – jour de la Saint-Valentin oblige – ? une fusion stratégique ? valorisée à 6 milliards de dollars.
Pour les chauffeurs de taxis, il s'agit d'une belle invention, qui doit néanmoins être contr?lée autant que l'est leur profession. Au début de l'année, une vague de manifestations a secoué le pays, les conducteurs de taxi protestant contre leurs frais trop élevés et la concurrence illégale que faisaient na?tre les nouvelles technologies. En réponse à ces protestations, le ministère chinois des Transports a pris des mesures pour interdire les voitures privées dépourvues de licence de proposer leurs services de taxi via ces applications, pour des raisons de sécurité. D'autres réglementations sont à l'étude, comme des restrictions horaires ou l'interdiction pour les conducteurs d'utiliser le dispositif lorsqu'un client est déjà à bord.
Quoi qu'il en soit, les nouvelles possibilités offertes par l'essor technologique, bien qu'elles viennent quelque peu bouleverser le quotidien des chauffeurs, mettent en lumière les difficultés de leur profession, pourtant peu révérée. Espérons que les ajustements qui s'ensuivront leur assureront un meilleur sort...