Un exploitant de kiosque se tient sur le toit de son édicule, afin d’empêcher les policiers municipaux de l’enlever. |
Soixante douze kiosques viennent d’être enlevés des rues du District de Chaoyang dans la capitale, et les propriétaires craignent que davantage d’entre eux risquent de disparaitre encore.
Certains kiosquiers ont indiqué que leurs installations ont été démolies ; selon un professeur de droit, cette action, qui a été ordonnée par le gouvernement du district de Chaoyang, constitue une violation des lois administratives.
A l’inverse, le gouvernement du district affirme que ces édifices ont été retirés parce que ce sont eux qui ont violé les règlements.
Zhao Yumei, une porte-parole de la Société de Vente au Détail des Journaux et Périodiques, a pour sa part déclaré que les 72 édicules ont été enlevés par la force le 31 juillet et le 1er ao?t.
? Tous les kiosques étaient situés dans des zones fréquentées du district de Chaoyang et ont été construits vers 1999 ?, a-t-elle précisé. ? Nous n'avons pas eu de notification à l'avance ?.
Selon Mme Zhao, sa société a cessé d'envoyer des quotidiens aux kiosques du district de Chaoyang afin d’éviter des pertes, car elle craint que plus d’entre eux encore soient fermés. Quant aux vendeurs, a-t-elle ajouté, ils sont prêts à recourir à la loi.
Xu Jing exploite un kiosque à journaux près du carrefour entre les rues Huizhong et Anli depuis presque 10 ans, mais il a été averti qu'il devra être déplacé d’ici la fin du mois.
Le gouvernement du district de Chaoyang a annoncé dans une déclaration au China Daily que les kiosques n'ont pas été détruits, mais ont été déplacés vers d'autres endroits car ils étaient en contravention avec la réglementation portant sur la construction de ce genre d’édicules.
Le communiqué indique que, selon un ordre de la municipalité de Beijing, les kiosques doivent être construits à au moins de 15 mètres de distance des entrées des stations de métro et des arrêts de bus, et ne doivent pas être placés sur des trottoirs faisant moins de 5 mètres de large.
Cependant, les vendeurs ont dit qu'ils n'ont re?u aucune notification formelle, et que des chengguan –les agents de maintien de l’ordre urbain- et des policiers ont enlevé leurs stands par la force.
Zhang Jiwei a déclaré que le sien a été ? démoli ? le 1er ao?t. Il avait été averti par deux fois qu'il serait supprimé, mais n'a jamais re?u la moindre notification écrite.
M. Zhang, qui exploitait son kiosque depuis 2003, a précisé qu'il a été placé sur un camion par un chariot élévateur à 4 h du matin le 1er ao?t après que des agents aient jeté les magazines et les journaux.
? Le kiosque a été cassé et la porte est tombée quand il a été mis sur le camion ?, at-il ajouté.
Selon Yang Xiaojun, professeur de droit administratif à l'Académie chinoise de gouvernance, le gouvernement du district de Chaoyang a enfreint la loi.
? La démolition par la force ne doit être utilisée qu’en cas de construction illégale ?, a-t-il souligné. ? Elle doit être effectuée en respectant une procédure juridique, quand bien même les kiosques sont illégaux ?.
? Conformément à la loi administrative actuelle, les autorités devraient rendre une ordonnance écrite de démolition et les vendeurs devraient avoir le droit de faire appel ?, a-t-il enfin précisé.