Dernière mise à jour à 11h27 le 07/10
Bruno Bini, ancien sélectionneur de l'équipe de France féminine de football aujourd'hui à la tête de la sélection chinoise, confie dans un entretien à Xinhua avoir constaté un gros potentiel chez les jeunes joueuses de son équipe et se dit confiant dans sa capacité de les faire progresser encore plus.
Agé de 60 ans, Bini a signé un contrat de quatre ans avec la Fédération chinoise de football le 16 septembre dernier, succédant au Chinois Hao Wei. Devant officiellement entrer en fonction ce mardi à Beijing, il a déjà eu un premier contact avec les joueuses et ses collaborateurs chinois lors d'un séjour en septembre dernier en Chine, où il a observé leurs deux matches amicaux contre l'Espagne (1-3 et 1-2).
"C'est une équipe qui a beaucoup de coeur et qui est très, très bien organisée", a indiqué Bruno Bini lors d'une interview accordée avant son départ pour la Chine.
Celui qui avait conduit les Bleues à la quatrième place au Mondial 2011 et aux Jeux olympiques 2012, est le 15e sélectionneur des féminines chinoises et le troisième étranger après la Suédoise Marika Komanski-Lyfors et la Fran?aise Elisabeth Loisel.
Bruno Bini est très attendu pour apporter un nouvel élan aux jeunes footballeuses chinoises, qui ont atteint les quarts de finale du Mondial 2015 au Canada l'été dernier, leurs premiers quarts dans le tournoi depuis 2007, mais restent loin d'être favorites dans les éliminatoires de la zone Asie pour les JO de Rio 2016.
Selon lui, pour une équipe actuellement classée au 15e rang mondial, "c'est déjà assez bien" d'arriver en quarts de finale d'une compétition mondiale, mais au niveau asiatique, l'équipe chinoise oscille entre la quatrième et la cinquième place, pratiquement du même niveau que la Corée du Sud, ce qu'il juge "moyen" pour l'instant.
Dans le cadre des qualifications pour les JO 2016, il y a trois grosses nations devant la Chine, à savoir l'Australie, le Japon et la République populaire démocratique de Corée (RPDC). La situation est compliquée, a reconnu le nouveau sélectionneur de la Chine.
A l'approche des Jeux de Rio dans moins d'un an et des éliminatoires asiatiques qui débuteront en février prochain, Bruno Bini anticipe une bataille difficile pour décrocher l'une des deux places qualificatives entre les Chinoises, les Japonaises, finalistes du Mondial 2015, et les Australiennes, 9es au classement FIFA.
"Même si, sur le papier, on ne va pas être favori, on va y aller pour se qualifier", assure Bini, ajoutant qu'à son avis, il sera ensuite moins compliqué pour les Chinoises de passer le premier tour du tournoi olympique que de sortir des éliminatoires de la zone Asie.
Il apprécie en tout cas de grosses qualités chez ses joueuses, notamment leur endurance. "Elles courent longtemps et partout", apprécie-t-il.
Interrogé sur les moyens de faire grandir cette équipe, le technicien fran?ais annonce qu'au niveau de la préparation physique, il va aider les filles à augmenter davantage leur explosivité. Dans le domaine tactique, il pr?ne un peu plus de jeu dans les couloirs et veut que ses joueuses prennent plus d'initiatives personnelles.
Bruno Bini souligne que lui et ses deux adjoints fran?ais ressentent déjà une bonne ambiance au sein des joueuses et du staff en Chine, se disant prêt à collaborer avec ses collègues chinois.
Enfin, il confie à Xinhua qu'il rêve d'aller très loin avec ses joueuses. Il a ainsi remarqué lors du Mondial au Canada que l'age moyen de son équipe était de 22 ans et demi. "C'est un gros avantage. C'est un gros atout, parce que cela nous laisse du temps de travailler", souligne-t-il, expliquant que l'age moyen de son équipe sera de 26-27 ans lors du prochain Mondial qui aura lieu en 2019 en France, ce qu'il trouve "magnifique".
"En plus, c'est à ces joueuses de faire rêver toutes les petites Chinoises à vouloir jouer au football", espère Bini, souhaitant qu'il y ait de plus en plus de joueuses en Chine et de plus en plus de choix pour composer la sélection nationale.