Le Pentagone n'a pas caché mardi sa "surprise" d'apprendre que l'Irak avait décidé de coordonner ses renseignements militaires sur l'Etat islamique (EI) avec la Russie, l'Iran et la Syrie.

"Nous avons été surpris d'apprendre que l'Irak avait conclu cet accord avec la Syrie, l'Iran et la Russie", a confié le secrétaire adjoint à la Défense Robert Work lors d'une audition devant le Congrès.

Le gouvernement irakien a annoncé dimanche qu'il allait renforcer la coordination du renseignement dans la lutte contre l'EI avec la Syrie, l'Iran et la Russie. Une annonce qui semble conforter l'accroissement de l'influence politique et militaire de Moscou en Syrie.

"Bien entendu, nous n'entendons pas partager des renseignements avec la Syrie, la Russie ou l'Iran", a souligné M. Work. "Pour l'heure, nous essayons de comprendre exactement ce que l'Irak a annoncé", a-t-il dit en réaffirmant qu'il n'était pas question de transmettre des informations classées à ces pays.

A l'instar des renforts russes dans la région c?tière de Lattaquié, cet accord semble avoir été conclu sans que les autorités américaines s'en aper?oivent.

Ces développements laissent en tout cas planer un doute sur l'évolution de leurs relations avec l'Irak, un allié crucial pour les Etats-Unis dans la lutte contre l'EI. Contrairement à la Bulgarie, un membre de l'OTAN qui a cédé aux pressions américaines pour refuser le survol de son pays par des avions russes, l'Irak autorise ces derniers à traverser son espace aérien, au grand dam de Washington.

"Nous n'avons violé aucun de nos engagements envers la communauté nationale", a assuré le chef de la diplomatie irakienne Ibrahim al-Jafari, cité vendredi dans le New York Times.