Dernière mise à jour à 14h24 le 30/09
En dépit de leurs différends, la Russie et les Etats-Unis vont coopérer pour résoudre la crise syrienne, a annoncé mardi le ministre russe des Affaires étrangères Sergue? lavrov.
La rencontre lundi au siège de l'ONU entre le président américain Barack Obama et son homologue russe Vladimir Poutine "a été très constructive", a assuré M. Lavrov. Cet entretien de 100 minutes en marge de l'Assemblée générale des Nations Unies a été consacrée pour l'essentiel à la lutte contre le terrorisme au Moyen-Orient, notamment en Syrie.
"Nous n'avons pas pris de mesures particulières, mais nous continuons de coopérer et de discuter au niveau des ministres des Affaires étrangères et de la Défense en vue d'identifier les moyens de parvenir à notre objectif commun", a ajouté M. Lavrov dans un communiqué diffusé en ligne.
"Nous sommes tous d'accord sur le fait que cet objectif commun est la défaite de l'EI (Etat islamique), de l'empêcher d'établir un 'califat' en s'étendant davantage sur de vastes étendues de territoire", a-t-il expliqué. "Tant la Russie que les Etats-Unis sont absolument déterminés à ce qu'ils n'y parviennent pas".
Le chef de la diplomatie russe a estimé que les diverses forces armées présentes dans la région devaient se coordonner de fa?on "pragmatique, raisonnable et rationnelle" pour lutter contre le terrorisme.
Affirmant que la coalition anti-EI devait également coopérer avec le gouvernement syrien et recevoir l'aval de l'ONU, Sergue? Lavrov a estimé que les combats devaient inclure l'envoi de troupes au sol et pas seulement des frappes aériennes. "Nous avons proposé aux Etats-Unis et à la coalition de coordonner l'action au sol et dans les airs", a-t-il poursuivi.
Après l'annonce dimanche dernier de la création conjointe par la Russie, l'Irak, l'Iran et la Syrie d'un centre de renseignement militaire anti-EI basé à Bagdad, M. Lavrov a appelé toutes les parties à l'exploiter au mieux.
Par ailleurs, Moscou est opposé à toute nouvelle ingérence dans les affaires internes des pays du Moyent-Orient, les précédentes ayant plongé la région dans le chaos, a-t-il dénoncé. "Si des réformes politiques sont nécessaires, elles doivent être promues, mais uniquement de fa?on à ne pas reproduire les erreurs commises en Irak et en Libye", a dit M. Lavrov.
Notant que "les Etats-Unis ont confirmé leur engagement clair à préserver la souveraineté et l'intégrité territoriale de la Syrie, de l'Irak et des autres pays", le diplomate a ajouté : "Nous pouvons coopérer sur ces bases".
M. Lavrov a reconnu que Washington était réticent devant le fait que l'aide russe à Bachar el-Assad dans sa lutte contre l'EI puisse conforter le gouvernement d'Assad. "Nous avons expliqué notre position : nous ne sommes liés à personne dans la région, mais nous sommes fermement convaincus que nous ne pouvons pas laisser s'effondrer l'Etat syrien", a-t-il martelé.