Dernière mise à jour à 10h58 le 23/06
Le Sommet pour un nouveau pacte financier mondial se tiendra les 22 et 23 à Paris, son objectif déclaré étant de construire un nouveau contrat entre les pays du Nord et du Sud pour faire face au changement climatique et à d'autres crises mondiales.
Plusieurs dirigeants de pays et de régions ainsi que des représentants d'organisations internationales et d'associations de la société civile participeront au sommet prochain pour discuter des questions de financement liées au changement climatique dans le cadre de six tables rondes thématiques. Les discussions devraient permettre de jeter les bases d'un nouveau système de financement mondial capable de répondre aux nouveaux défis, notamment ceux liés à la lutte contre les inégalités, au changement climatique et à la protection de la biodiversité.
REPONDRE AUX PREOCCUPATIONS EXISTANTES
Dans une note d'orientation publiée en mai, le secrétaire général des Nations Unies, Antonio Guterres, a déclaré que l'architecture financière internationale existante, créée en 1945 après la Seconde Guerre mondiale, s'est avérée "totalement inadaptée face à un monde caractérisé par des changements climatiques implacables" et bien d'autres défis majeurs, illustrant ainsi l'urgence de réformes.
D'après Stephanie Segal, chercheuse au laboratoire d'idées Centre d'études internationales et stratégiques (CSIS), le climat est devenu terme "fourre-tout" lors des réunions de printemps du Fonds monétaire international (FMI) et de la Banque mondiale en avril.
Les questions concernant le changement climatique sont "de plus en plus reconnues comme un élément central de l'évolution des BMD (banques multilatérales de développement)", a-t-elle estimé.
Huit ans après l'adoption de l'historique accord de Paris, la France s'attend à batir un nouveau consensus de Paris pour "un système financier international plus solidaire", afin de conjuguer les efforts de l'action pour le climat et des réformes de l'architecture financière internationale.
Notant "qu'aujourd'hui la confiance est en train de s'effriter - pour ne pas dire davantage - entre le Nord et le Sud", à l'occasion de la COP27 en Egypte en novembre dernier, le président fran?ais Emmanuel Macron a appelé à la solidarité financière en vue de la justice climatique.
Quelque jours plus tard, prenant part aux travaux du sommet du G20 à Bali, le chef de l'Etat fran?ais avait annoncé la tenue d'une conférence internationale "sur le nouveau pacte financier avec le Sud".
"Nous entrons dans l'ère de l'urgence climatique", disait-il, "aujourd'hui, rien dans nos règles financières internationales ne prend en compte ces critères".
APPELER A L'ACTION
Afin d'affronter conjointement les questions climatiques, le sommet à Paris couvre les domaines suivants : la réforme de l'architecture financière internationale, le rétablissement de la confiance, la construction de partenariats pour les stratégies, l'innovation en matière d'instruments et de financement, la garantie d'informations et de données plus fiables, et la création d'un environnement propice au secteur privé.
Le sommet devrait contribuer à définir les étapes nécessaires pour la réforme du système financier et à lutter contre les niveaux élevés d'endettement qui freinent les gouvernements dans la mise en ?uvre d'actions climatiques ambitieuses. Il se veut être le prologue d'une série de rencontres internationales, comme le prochain sommet du G20 à New Delhi en septembre, les assemblées annuelles du FMI et de la Banque mondiale à Marrakech en octobre, et surtout, la prochaine COP sur le climat prévue à la fin de l'année à Duba?.
La ministre fran?aise de l'Europe et des Affaires étrangères, Catherine Colonna, avait dit que ce sommet viserait à faciliter l'accès des pays vulnérables aux financements nécessaires pour faire face aux conséquences des crises récentes et futures.
"Nous frapperons fort, car nous allons tout d'abord établir un nouveau consensus", a affirmé M. Macron tel que cité sur le site officiel du sommet. "La lutte contre la pauvreté, la décarbonation de notre économie, afin d'atteindre la neutralité carbone d'ici 2050, et la protection de la biodiversité sont étroitement liées".
"Nous devons donc nous accorder conjointement sur la meilleure fa?on de faire face à ces défis dans les pays pauvres et les pays émergents du monde en développement, sur le montant des investissements, sur la réforme de l'ensemble des infrastructures comme la Banque mondiale, le FMI, les fonds publics et privés, et sur la manière dont il nous faut engager un nouveau processus", a recommandé le président fran?ais.