Dernière mise à jour à 08h37 le 10/08
Le travail forcé est "une maladie chronique" des Etats-Unis qui remonte aussi loin que la fondation du pays, qui reste toujours "endémique aujourd'hui" et "s'aggrave plus que jamais", selon un rapport publié mardi.
Ce rapport, intitulé "La pratique américaine du travail forcé dans le pays et à l'étranger : la vérité et les faits", dit avoir pour objectif de clarifier les faits, de faire la lumière sur les mensonges, et d'aider le monde à mieux comprendre la nature du travail forcé et ses acteurs.
D'après l'Organisation internationale du travail (OIT), les Etats-Unis n'ont ratifié que 14 conventions internationales sur le travail, soit l'un des chiffres les plus faibles parmi les Etats membres. Ils ont seulement ratifié deux des dix conventions fondamentales et n'ont toujours pas ratifié à ce jour la Convention sur le travail forcé, 1930, révèle le document.
"Le travail forcé aux Etats-Unis est né et a grandi avec la fondation de la nation", explique le rapport. "Le commerce d'esclaves était un péché originel des Etats-Unis. Quand les Etats-Unis ont été fondés, ce sont le sang et les larmes de millions d'esclaves noirs vendus au pays qui ont contribué à créer une immense richesse et à réaliser l'accumulation primitive du capital."
Les Etats-Unis ont un "horrible historique" en matière de travail forcé, poursuit le texte.
Au fil des ans, le gouvernement américain s'est délibérément soustrait de ses responsabilités vis-à-vis de la protection du travail, ce qui a entra?né un "travail d'esclave" chez les détenus dans les prisons privées, le recours endémique au travail des enfants et un travail forcé épouvantable dans le secteur agricole, faisant ainsi des Etats-Unis un pays d'"esclavage moderne".
"Depuis des années, les prisons privées aux Etats-Unis sont de connivence avec des politiciens cupides pour forcer les détenus à travailler, transformant ainsi les prisons privées en 'camps de concentration' d'esclavage où ils peuvent faire fortune en exploitant les pauvres", selon le rapport.
"Le travail forcé des femmes et des enfants est effroyable", dénonce le document, qui précise que les Etats-Unis sont le seul des 193 Etats membres des Nations unies à ne pas avoir ratifié la Convention internationale des droits de l'enfant.
Un article du quotidien Richmond Times-Dispatch, cité par le rapport, indique que 240.000 à 325.000 femmes et enfants sont exposés au risque d'exploitation sexuelle chaque année aux Etats-Unis.
"Le travail forcé est répandu dans de nombreux secteurs aux Etats-Unis", d'après le document.
La société américaine ne fournit pas suffisamment de soutien et d'aide aux victimes qui ont été libérées du travail forcé, elle les laisse donc volontairement tomber dans de nouveaux pièges du travail forcé pour subsister et les victimes restent hantées pour toujours par un cercle vicieux d'esclavage et d'oppression, conclut le rapport.