Dernière mise à jour à 09h00 le 17/05
Les termes utilisés par les journalistes américains et européens pour décrire les réfugiés non européens reflètent une politique européenne et américaine raciste qui n'étend la protection des droits de l'homme qu'à certains groupes de personnes à l'exclusion d'autres, ce qui rend la mort et la souffrance des réfugiés du Moyen-Orient, d'Afrique et d'Asie plus attendues et donc tolérées, a indiqué vendredi Asylum Access.
"Le langage raciste utilisé par des journalistes n'est que la partie émergée de l'iceberg de la discrimination", a affirmé cette organisation de défense des droits de l'homme qui soutient les personnes et les communautés déplacées de force, ajoutant que les réfugiés noirs, asiatiques et moyen-orientaux sont traités très différemment lorsqu'ils arrivent aux frontières des pays européens.
Lorsqu'on a demandé à Charlie D'Agata, journaliste de CBS News, de décrire la tragédie qui se déroulait en Ukraine, il a déclaré : "Avec tout le respect qui est d?, ce n'est pas un endroit, comme l'Irak ou l'Afghanistan, qui a vu un conflit faire rage pendant des décennies. C'est un pays relativement civilisé, relativement européen, une ville où vous ne vous attendiez pas à cela ou dans laquelle vous n'espériez pas que cela se produise", a indiqué l'organisation.
Selon Asylum Access, si le contrecoup de cette déclaration a contraint le journaliste à s'excuser, "les mots qu'il a prononcés à la télévision ont révélé toute une attitude politique qui a été perpétrée pendant des décennies envers les réfugiés d'origine non européenne par les Etats-Unis et l'Europe". "La comparaison de Charlie D'Agata entre les guerres au Moyen-Orient et en Ukraine suggère que les vies perdues en Syrie, en Irak ou en Afghanistan ont moins de valeur que les vies ukrainiennes", a affirmé l'organisation.
Asylum Access a enfin noté que ce genre de commentaires qui ont re?u un écho dans les médias sociaux et à la télévision sont "la preuve de politiques discriminatoires qui ont mis des années à être élaborées". "Pour dire les choses simplement, lorsque les médias déshumanisent les réfugiés et les classent en groupes en fonction de leur couleur, de leur race, de leur ethnie ou de leur religion, il devient plus facile de déployer une politique discriminatoire à l'encontre de ces personnes en fonction de ces perceptions", a souligné l'organisation.