Dernière mise à jour à 10h13 le 03/05
La compagnie Apple pourrait être condamnée à une amende et contrainte d'ouvrir son système de paiements mobiles à la concurrence, la Commission européenne l'ayant accusée d'abuser de sa position dominante en limitant l'accès des utilisateurs aux technologies de paiement sans contact rivales.
"Apple a construit un écosystème fermé autour de ses appareils et d'iOS, son système d'exploitation. Et Apple contr?le les portes de cet écosystème, et définit les règles du jeu pour quiconque souhaite atteindre les consommateurs équipés de ses appareils", a indiqué lundi la commissaire européenne à la Concurrence, Margrethe Vestager.
"En excluant les autres compagnies du jeu, Apple protège injustement son système de paiement Apple Pay contre toute concurrence", a-t-elle déclaré.
Apple Pay est la solution de portefeuille mobile employée par Apple sur iPhone et iPad. Elle est utilisée pour permettre des paiements mobiles dans les magasins physiques aussi bien qu'en ligne.
La Commission européenne enquête sur les abus de position dominante d'Apple depuis juin 2020. Son estimation préliminaire est que l'entreprise restreint la concurrence en empêchant les développeurs d'applications de paiement mobile d'accéder au matériel et aux logiciels nécessaires sur les appareils Apple.
Les portefeuilles mobiles utilisent notamment la technologie de communication en champ proche (NFC), dans laquelle une puce comprise dans l'appareil mobile communique sans fil avec le terminal de paiement d'un commer?ant.
La Commission considère qu'Apple restreint sciemment la concurrence sur iOS en limitant l'accès de ses rivaux à la NFC sur ses appareils.
Apple a officiellement re?u une communication des griefs, à laquelle la compagnie est censée répondre par écrit. Elle doit également demander une audition pour présenter sa position sur cette affaire devant des représentants de la Commission européenne et des autorités nationales de la concurrence de l'UE.
Mme Vestager a déclaré que l'enquête de la Commission n'avait découvert aucun élément permettant d'affirmer que les risques de sécurité augmenteraient si l'accès aux appareils Apple était accordé à des tiers.
"Les indices réunis dans notre dossier indiquent au contraire que la conduite d'Apple ne peut en aucun cas être justifiée par un souci de sécurité", a-t-elle affirmé.