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Dernière mise à jour à 09h06 le 26/08

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"La COVID-19 a mis fin à la mondialisation telle que nous la connaissons", selon une économiste de l'OCDE

Xinhua | 26.08.2021 08h31

"La COVID-19 a mis fin à la mondialisation telle que nous la connaissons", a déclaré l'économiste en chef de l'OCDE, Laurence Boone, dans une interview accordée au quotidien économique fran?ais Les Echos publiée mercredi.

"Les entreprises sont en train d'apporter de grands changements à leurs processus de production. Elles se réorganisent, diversifient leurs sous-traitants et relocalisent certaines productions pour éviter les goulets d'étranglement qui les paralysent aujourd'hui", a-t-elle souligné.

L'un des principaux enjeux à terme est la transition énergétique qui va provoquer "un nouvel épisode de réallocation des personnes et des ressources financières. On l'observe déjà dans plusieurs pays, dont l'Allemagne. La fermeture des mines de charbon y oblige des dizaines de milliers de personnes à changer d'emploi. Plus de 40 milliards d'euros sont engagés pour mener à bien cette transition d'ici à 2038", a indiqué Mme Boone.

Interrogée au sujet de la situation économique fran?aise, l'économiste identifie trois grandes faiblesses structurelles. Tout d'abord, "un accès très inégalitaire au marché du travail et à la progression sociale (...) la crise a accentué l'écart entre enfants de familles aisées et non aisées" tandis que le système actuel fran?ais "concentre les moyens sur les salariés dipl?més, qui disposent déjà d'une bonne situation de l'emploi. La France aurait intérêt à renforcer les formations non-académiques et les passerelles entre formations", estime Mme Boone.

La deuxième faiblesse structurelle de la France, selon elle, est l'accès au marché du travail pour les jeunes et les plus de 55 ans. "Ils sont bien moins intégrés dans l'emploi que chez les autres pays de l'OCDE. Les Fran?ais quittent le monde du travail cinq ans plus t?t que la moyenne de l'OCDE pour passer en moyenne 25 ans à la retraite. Ce n'est pas tenable", a-t-elle expliqué.

Enfin, La France a également "beaucoup de mal à évaluer l'efficacité de ses dépenses publiques". "Les pays qui avaient une bonne gestion des finances publiques reviendront au niveau de dette modéré d'avant la crise. Ceux qui dérivent depuis des décennies n'arriveront pas à inverser la donne sans changement profond", a prévenu Mme Boone, précisant que "le problème n'est pas la dette COVID en soi, mais plut?t la gestion des finances publiques en général."

Interrogée au sujet des réformes exigées par la Commission européenne en échange des fonds de relance alloués aux pays membres pour surmonter la crise, l'économiste de l'OCDE s'est montrée plut?t optimiste. "Ce principe de 'dette contre réforme' était nécessaire pour obtenir un compromis et convaincre les pays du nord d'accepter le principe d'une dette commune. Les pays semblent pleinement jouer le jeu. L'Italie, par exemple, a annoncé trois réformes qui correspondent exactement à ce que l'OCDE recommandait : une réforme de la justice, du système fiscal et une digitalisation des services publics."

"L'OCDE travaille à l'instauration d'un imp?t minimal mondial. Certains pays estiment qu'il n'y a aucune raison légitime de les priver de leur compétitivité fiscale (...) La concurrence entre Etats doit porter plus sur la qualité des infrastructures, de l'environnement réglementaire ou de l'éducation, que sur la fiscalité. Cet imp?t mondial minimal envoie un message aux électeurs de tous les pays qui est extrêmement fort : la mondialisation permet une meilleure coordination des Etats", a-t-elle conclu.

(Rédacteurs :實習生2, Ying Xie)
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