Lors de son premier voyage en Europe depuis son entrée en fonction, le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken a laissé entendre mardi l'idée que le gazoduc Nord Stream 2 entre la Russie et l'Allemagne est "mauvais".

"Le président (Joe) Biden a été très clair, il pense que ce gazoduc est une mauvaise idée, mauvaise pour l'Europe, mauvaise pour les Etats-Unis, et qu'en fin de compte, il est en contradiction avec les objectifs de sécurité de l'Union européenne", a déclaré le chef de la diplomatie américaine lors d'une conférence de presse avec Jens Stoltenberg, le secrétaire général de l'Organisation du Traité de l'Atlantique Nord (OTAN).

Le diplomate américain est à Bruxelles pour une réunion de deux jours des ministres des Affaires étrangères de l'OTAN ayant pour but de réorganiser le partenariat transatlantique.

Selon M. Blinken, le gazoduc pourrait "saper" les intérêts de l'Ukraine, de la Pologne et d'autres alliés. Il a ajouté qu'il en discuterait avec son homologue allemand Heiko Maas en personne.

Le gazoduc Nord Stream 2 est con?u pour transporter du gaz naturel de la Russie vers l'Allemagne via la mer Baltique. Long de 1.230 kilomètres, il pourrait fournir 55 milliards de mètres cubes de gaz par an, ce qui est essentiel pour l'industrie et la transition énergétique allemandes.

L'ouvrage est déjà terminé à environ 95% et l'Allemagne insiste pour que le projet soit achevé malgré l'opposition des Etats-Unis.

L'Allemagne et la Russie soulignent que le projet est purement économique. Mais Washington estime pour sa part que le projet rendrait l'Europe trop dépendante de l'énergie russe et porterait atteinte aux intérêts économiques de l'Ukraine et de la Pologne en tant que pays de transit de gaz. En réponse, les Etats-Unis ont imposé des sanctions à certaines entreprises européennes participant aux travaux de construction.

"Je suis s?r que j'aurai l'occasion de le répéter, y compris la loi américaine, qui nous oblige à sanctionner les entreprises participant aux efforts pour achever le pipeline", a déclaré M. Blinken.