Dernière mise à jour à 14h17 le 29/02
Ursula Mueller, sous-secrétaire générale des Nations Unies aux affaires humanitaires, a prévenu jeudi le Conseil de sécurité que les besoins de la population en Syrie restaient immenses et continuaient d'augmenter sur fond de catastrophe humanitaire dans le nord-ouest du pays.
"Le nombre de personnes en situation d'insécurité alimentaire a augmenté en 2019 de 1,3 million, atteignant 7,9 millions de personnes en 2020", a-t-elle averti devant les membres du Conseil, soulignant que "le terrible bilan humain de la situation dans le nord-ouest de la Syrie exige l'attention et l'action de ce Conseil".
Selon les dernières données dont dispose l'ONU, près de 950.000 personnes ont fui les combats dans le nord-ouest depuis le 1er décembre dernier. La plupart se sont installées dans le nord-ouest du gouvernorat d'Idlib, une petite zone le long de la frontière syrienne avec la Turquie qui abrite déjà des centaines de milliers de personnes déplacées. "Le mécanisme transfrontalier est absolument essentiel à notre réponse dans le nord-ouest", a signalé Mme Mueller.
S'agissant de la situation dans le nord-est de la Syrie, elle a rappelé au Conseil de sécurité que les civils restaient extrêmement vulnérables. Au cours des dernières semaines, la reprise des hostilités dans et autour du district de Tal Tamer a déplacé 1.600 civils supplémentaires à Qamishli, tandis que 800 autres personnes sont arrivées à Ar-Raqqa. Cela s'ajoute aux centaines de milliers de personnes déjà déplacées dans le nord-est de la Syrie.
Dans le nord-est, environ 1,9 million de personnes ont besoin d'une assistance humanitaire. La majorité, soit 1,34 million de personnes, se trouvent dans des zones hors du contr?le du gouvernement syrien.
"Si les médicaments s'épuisent et que les installations médicales ne sont pas en mesure d'effectuer des procédures vitales, des décès surviendront. Les premières pénuries sont déjà prévues pour le mois de mars pour les installations médicales fournissant des soins de santé reproductive, qui étaient auparavant soutenues par des opérations transfrontalières. Une pénurie plus importante en termes d'articles médicaux pourrait se produire d'ici mai", a mis en garde la cheffe adjointe de l'humanitaire.