Dernière mise à jour à 10h10 le 25/12
Après des efforts de dernière minute des états-Unis la semaine dernière pour bloquer le projet Nord Stream 2 en adoptant des sanctions sur les entreprises impliquées dans la construction de ce gazoduc presque achevé, l'Allemagne reste étonnamment calme et s'est abstenue de toute contre-mesure directe.
Bien qu'elle ait critiqué les sanctions américaines, la chancelière allemande Angela Merkel a évité toute réaction radicale telle que l'adoption de mesures punitives contre les entreprises américaines, et cherche au contraire à trouver une solution par la négociation.
"Je ne vois pas d'autre option que d'organiser des discussions, mais des discussions très fermes", a déclaré Mme Merkel la semaine dernière. "Nous sommes contre les sanctions extraterritoriales", a-t-elle souligné.
Ce gazoduc dont 160 kilomètres restent à construire est con?u pour acheminer le gaz naturel de Russie en Allemagne à travers la mer Baltique. Prévu pour entrer en fonctionnement en 2020, le gazoduc de 1 230 km de long pourrait livrer près de 55 milliards de mètres cubes de gaz par an.
Suite à l'adoption des sanctions des états-Unis, le prestataire de services Allseas, l'un des principaux sous-traitants pour la pose des conduites du Nord Stream 2, domicilié en Suisse, a immédiatement annoncé qu'il suspendait ses activités de pose de conduites du Nord Stream 2.
Avant le sommet de l'Organisation du traité de l'Atlantique Nord (OTAN) la semaine dernière, le président des états-Unis, Donald Trump, a qualifié l'Allemagne de "captive de la Russie", parce qu'elle tire 60% à 70% de son énergie de ce pays, et estimé que le nouveau gazoduc de Russie était "très mal venu" et "une très mauvaise chose pour l'OTAN".
Juste avant l'adoption des sanctions américaines, le ministre allemand des Affaires étrangères Heiko Maas a insisté sur le fait que "la politique énergétique européenne se décide en Europe, pas aux états-Unis". "Nous rejetons l'ingérence extérieure", a-t-il martelé.
Peter Beyer, coordinateur de la coopération transatlantique du gouvernement fédéral allemand, a mis en garde qu'une spirale d'escalade avec des contre-mesures n'aurait pas de sens, indiquant que les états-Unis avaient également intérêt à développer leur propre marché du gaz liquide en Europe.