L'ONU a annoncé mercredi que 30 acteurs mondiaux du secteur des affaires, dont la Banque industrielle et commerciale de Chine (ICBC), travailleraient de concert pendant les deux prochaines années en vue de débloquer plusieurs milliers de milliards de dollars destinés à financer les Objectifs de développement durable (ODD).

Mise sur pied par le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres, l'Alliance mondiale des investisseurs pour le développement durable est composée de 30 dirigeants et chefs d'entreprises de différents pays opérant dans des domaines comme la gestion d'actifs, les fonds d'investissement, les banques commerciales, les assurances et les entreprises commerciales.

Cette alliance a pour objectif de mettre à profit l'expertise, l'influence et le sens des affaires de ces dirigeants pour trouver de nouveaux moyens de stimuler les investissements à long terme dans le développement, et d'accélérer la réalisation des ODD.

Les chefs d'entreprise concernés se sont engagés dans une déclaration commune à proposer au cours des deux prochaines années des solutions concrètes pour débloquer des financements et des investissements à long terme dans le domaine du développement durable.

Ils ont également convenu de créer des partenariats entre investisseurs, gouvernements et institutions multilatérales afin de développer de nouvelles possibilités d'investissement dans les pays en voie de développement.

M. Guterres a défini un calendrier précis en vue d'obtenir des résultats concrets tout au long de la vie de l'alliance, dont le travail sera notamment coordonné par le Département des Affaires économiques et sociales de l'ONU.

"Nous faisons face à des inégalités de plus en plus marquées et à des destructions croissantes provoquées par les conflits, les catastrophes et le réchauffement rapide de la Terre. Ces dirigeants ont compris qu'il y avait urgence", a indiqué M. Guterres.

La mise en ?uvre du Programme de développement durable à l'horizon 2030 des Nations unies est une tache essentielle pour le développement mondial, a quant à lui déclaré Gu Shu, président de l'ICBC.

En tant que seule institution chinoise membre de l'alliance, l'ICBC aimerait que la communauté internationale puisse découvrir les réalisations et l'expérience du secteur bancaire chinois en matière de finance verte, a indiqué M. Gu dans une interview accordée à Xinhua, ajoutant qu'il souhaitait également apprendre auprès de ses pairs les meilleures pratiques en matière de développement financier durable.

Investir dans un développement plus stable des sociétés à travers le monde n'est pas seulement un impératif moral, c'est aussi une opportunité économique, a également déclaré Oliver Bate, PDG du groupe Allianz, ajoutant qu'investir dans les marchés émergents lui permettrait de favoriser une croissance durable sans pour autant perdre de vue les intérêts de ses clients.

Plusieurs études des Nations unies ont révélé que le secteur privé ne manquait pas d'argent pour investir dans le développement durable. Une combinaison de facteurs tels que l'environnement politique, le manque de structures d'incitation et la faiblesse des conditions institutionnelles tendent cependant à décourager l'engagement à long terme nécessaire à ce type d'investissements.

L'ONU a indiqué dans un communiqué que financer le développement nécessitait plusieurs milliers de milliards de dollars par an. Même en maximisant les financements provenant de toutes les sources publiques, il resterait un immense déficit, ce qui rend impérative une intervention du secteur privé.