Environ 62 000 personnes ont fui le Nicaragua vers les pays voisins, dont la vaste majorité ont cherché refuge au Costa Rica, un an après le début de la crise politique et sociale dans ce pays, a déclaré mardi le porte-parole du Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés, Liz Throssell.

"Sans solution politique à la crise qui touche le Nicaragua, les gens continueront vraisemblablement à fuir", a averti le porte-parole lors d'une conférence de presse à Genève.

L'agence onusienne a noté qu'en mars, 29.500 Nicaraguayens avaient officiellement introduit une demande d'asile au Costa Rica, selon l'autorité chargée des migrations dans ce pays. "Mais, face à des capacités d'accueil mises à rude épreuve, 26.000 autres attendent encore de pouvoir officialiser leur demande", a indiqué Mme Throssell.

Parmi ces demandeurs d'asile se trouvent des étudiants, d'anciens fonctionnaires, des personnalités de l'opposition, des journalistes, des médecins, des défenseurs des droits de l'homme et des agriculteurs.

Beaucoup de ces personnes ont donc franchi les frontières de manière irrégulière, et afin d'éviter d'être repérées, souvent à pied, en marchant durant des heures sur des chemins difficiles, exposées à la chaleur, à l'humidité et au risque de paludisme.

"Au départ, il s'agissait principalement d'adultes traversant la frontière, mais maintenant des familles, notamment de jeunes enfants, sont également en train de fuir", a relevé Mme Throssell.

Le HCR est en train de développer avec ses partenaires onusiens un plan de réponse humanitaire inter-agences en soutien du gouvernement pour subvenir aux besoins pressants des demandeurs d'asile vulnérables ainsi que des communautés locales, a-t-elle ajouté.

Selon les estimations onusiennes, au cours de l'année écoulée depuis la première répression violente des manifestations de masse au Nicaragua le 18 avril 2018, plus de 300 personnes auraient été tuées, 2.000 blessées, 62.000 auraient quitté le pays et plusieurs centaines de personnes seraient privées de liberté.