Dernière mise à jour à 08h07 le 09/11
L'Organisation mondiale de la santé (OMS) a dénoncé jeudi une forte dégradation de la situation sanitaire au Yémen, où plus de la moitié des établissements de santé sont fermés, obligeant la population à faire de longs trajets pour accéder aux soins.
"En raison de la situation économique précaire résultant du conflit, les malades n'ont d'autre choix que de rester chez eux et risquent de mourir, tout simplement parce qu'ils n'ont pas les moyens de payer le transport jusqu'au centre de santé le plus proche qui fonctionne encore", a indiqué le bureau régional de l'OMS pour la Méditerranée orientale dans un communiqué de presse.
Le centre de santé Azal dans la capitale yéménite Sanaa, qui bénéficie du soutien de l'OMS sous forme de médicaments, de fournitures médicales et d'incitations financières pour le personnel de santé, est ainsi submergé de patients atteints de choléra, dont beaucoup ont d? voyager pendant des heures pour se rendre dans cet établissement.
Le directeur régional de l'OMS pour la Méditerranée orientale, Ahmed Al-Mandhari, a prévenu que les combats dans la région de la ville portuaire de Hode?da mettent en danger des dizaines de milliers de personnes vulnérables.
"La violence, qui a lieu maintenant à proximité des h?pitaux de la région, affecte les déplacements et la sécurité du personnel de santé, des patients et des ambulances, ainsi que le fonctionnement des établissements de santé, laissant des centaines de personnes sans accès aux traitements", a-t-il martelé.
"Avec seulement 50% des établissements de santé fonctionnant dans tout le pays et aucun médecin dans 18% des districts du Yémen, nous ne pouvons pas nous permettre qu'un autre agent de santé perde la vie, ou qu'un autre h?pital soit mis hors service", a-t-il averti.
Le responsable de l'OMS a exhorté toutes les parties au conflit à respecter les obligations qui leur incombent en vertu du droit international humanitaire : assurer la protection des travailleurs de la santé, des patients, des établissements de santé, des ambulances et des communautés, et faciliter l'accès de l'aide humanitaire aux zones où les gens en ont le plus besoin.