Dernière mise à jour à 08h41 le 09/11
Le secrétaire d'Etat américain Rex Tillerson a indiqué mercredi dans une déclaration conjointe avec ses homologues britannique, fran?ais et allemand qu'une "réponse internationale ferme" et des mesure appropriées étaient nécessaires pour que "les responsables de l'utilisation d'armes chimiques" en Syrie soient amenés à "rendre compte de leurs actes".
Dans une déclaration commune avec le ministre des Affaires étrangères britannique Boris Johnson, le Fran?ais Jean-Yves Le Drian et l'Allemand Sigmar Gabriel, M. Tillerson a déclaré que les quatre pays "faisaient pleinement confiance" aux résultats d'un rapport publié le 26 octobre par l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC) et le Mécanisme d'enquête conjoint des Nations Unies (JIM).
Ce rapport a notamment conclu que le gouvernement syrien était responsable de l'utilisation de gaz sarin à Khan Shaykhoun le 4 avril 2017, et que l'Etat islamique avait recouru à du gaz moutarde pour attaquer pendant deux fois de suite la ville d'Oum Housh en septembre 2016.
"Nous faisons entièrement confiance aux conclusions du JIM, et à son professionnalisme et à son indépendance", a déclaré M. Tillerson, ajoutant que la Syrie avait "enfreint le droit international, y compris la Convention sur l'interdiction des armes chimiques".
"Nous condamnons cet acte barbare, et nous exigeons que le régime syrien cesse immédiatement de recourir à toute forme d'arme chimique, et déclare enfin les armes chimiques en sa possession à l'OIAC. Nous condamnons l'usage d'armes chimiques où que ce soit, par qui que ce soit", a affirmé le chef de la diplomatie américaine.
"Il est essentiel que la communauté internationale continue à enquêter sur les cas d'utilisation d'armes chimiques en Syrie", ont déclaré les quatre nations, appelant le Conseil de sécurité de l'ONU à "maintenir les pouvoirs d'enquête du JIM".
"Nous appelons également le Conseil exécutif de l'OIAC à agir suite aux conclusions du JIM, et à envoyer un message sans équivoque pour faire comprendre à ceux qui utilisent des armes chimiques qu'ils devront rendre compte de leurs actes", a ajouté M. Tillerson.
"Une réponse internationale ferme est maintenant essentielle pour que les responsables rendent compte de leurs actions, mais aussi pour obtenir justice pour les victimes de ces attaques abominables, et empêcher de telles choses de se reproduire", ont déclaré les quatre ministres. "Après un tel rapport, le Conseil de sécurité et tous ses membres ont pour responsabilité commune de défendre la non-prolifération internationale, et de se montrer à la hauteur de leurs précédents engagements", ont-ils ajouté.
Le 4 avril, plus de 80 personnes ont été tuées dans une attaque chimique présumée à Khan Shaykhoun, dans la province d'Idlib, une zone contr?lée par les rebelles dans le nord-ouest de la Syrie.
Après l'incident, le président syrien Bachar al-Assad a déclaré que cette attaque chimique présumée avait été inventée de toutes pièces.
Deux femmes ont également été blessées dans l'incident d'Oum Housh, une attaque au gaz moutarde survenue le 16 septembre 2016.