Dernière mise à jour à 08h29 le 15/06
Alors que le projet de loi de moralisation de la vie publique en France doit être présenté mercredi en Conseil des ministres, le journal fran?ais le Canard encha?né affirme que Karine Aouadj, ancienne secrétaire particulière du ministre de la Justice, Fran?ois Bayrou, a été rémunérée en partie par le Parlement européen, alors qu'elle n'a "jamais travaillé pour l'Europe". Une enquête, ouverte la semaine dernière, vise par ailleurs des assistants parlementaires du parti du garde des Sceaux, le MoDem.
Dans son édition de mercredi, le Canard encha?né met en cause Karine Aouadj, qui, en 2010, aurait signé un avenant à son contrat faisant d'elle l'assistante parlementaire locale de la députée européenne Marielle de Sarnez. La moitié, puis les deux-tiers de sa rémunération ont dès lors été réglés par le Parlement européen, le reste par le parti centriste MoDem dont Fran?ois Bayrou est le président, affirme l'hebdomadaire satirique célèbre pour ses révélations.
Selon des sources citées par le Canard encha?né, Karine Aouadj était la "collaboratrice personnelle" de Fran?ois Bayrou jusqu'en 2014 et "n'a jamais travaillé pour l'Europe".
Le parquet de Paris a par ailleurs ouvert vendredi une enquête préliminaire pour "abus de confiance et recel", afin de déterminer si le MoDem a salarié des employés en les faisant passer pour des assistants parlementaires européens.
"Il y a une enquête et l'enquête établira les faits. Et je sais, moi, pour avoir confiance dans les magistrats et pour savoir la réalité de ces choses, qu'il n'y aura aucun problème pour que les magistrats disent ce qu'il en est. Moi je protège l'indépendance de la justice et j'ai confiance en elle", a déclaré aux médias le ministre de la Justice qui doit présenter, mercredi, en Conseil des ministres le projet de loi de moralisation de la vie publique.
Cette loi, très attendue dans un pays régulièrement secoué par des affaires, est une promesse de campagne du président Macron. Elle prévoit notamment la suppression de la réserve parlementaire, au profit d'un "fonds d'action pour les territoires et les projets d'intérêt général", pour éviter "tout clientélisme", a déjà annoncé le nouveau garde des Sceaux.