Dernière mise à jour à 13h05 le 12/09
Quinze ans après avoir déclaré la guerre au terrorisme à la suite des attentats du 11 septembre 2001, le gouvernment américain s'est félicité dimanche des progrès accomplis dans la sécurisation du territoire américain contre les attaques terroristes, tout en reconnaissant que la menace posée par l'extrémisme violent était loin de reculer.
"Nous avons porté des coups dévastateurs à Al-Qa?da. Nous avons rendu justice à Oussama Ben Laden. Nous avons renforcé notre sécurité intérieure. Nous avons empêché des attaques. Nous avons sauvé des vies", a déclaré le président américain Barack Obama lors d'une cérémonie en mémoire des victimes des attentats du 11 septembre.
Toutefois, la menace à laquelle est confrontée la communauté internationale aujourd'hui "a évolué", a fait remarquer le président américain.
"[A présent,] les terroristes essayent souvent de mener des attaques à plus petite échelle, mais qui restent meurtrières", a-t-il indiqué.
Lors d'une interview accordée à CNN, Jeh Johnson, ministre américain de la Sécurité intérieure, a fait écho aux avertissements d'Obama, soulignant que les attaques terroristes en loup solitaire posaient une menace de plus en plus grave à la sécurité intérieure des Etats-Unis.
Des progrès ont certes été accomplis au cours des 15 années de la campagne militaire des Etats-Unis, avec comme point culminant la mort d'Oussama Ben Laden avant le 10e anniversaire des attentats du 11 septembre. Mais les espoirs se sont à présent éteints.
De l'Afrique de l'Ouest et du Nord à l'Asie du Sud, ds groupes extrémistes ont déclaré allégeance à Al-Qa?da ou à l'Etat islamique (EI).
De plus, jusqu'en décembre 2015, entre 27.000 et 31.000 personnes originaires d'au moins 86 pays se sont rendues en Syrie et en Irak pour rejoindre l'EI ou d'autres groupes extrémistes violents, selon des données du Groupe Soufan, un cabinet de conseil de sécurité basé à New York.
Selon Richard Haass, président du Conseil des relations étrangères, un think tank américain, plus de 10.000 attaques terroristes ont eu lieu en moyenne chaque année au cours de la dernière décennie, causant en moyenne plus de 15.000 morts par an.
La résurgence du terrorisme n'est une surprise pour personne. Bien que l'objectif de la guerre déclarée par les Etats-Unis était d'éliminer le terrorisme, la crainte et la haine suscitées par l'ingérence de cette puissance étrangère au Moyen-Orient ont créé un terreau fertile pour les idéologies extrémistes.
Malgré les vastes répercussions dévastatrices de la guerre en Irak, les autorités américaines n'ont pas forcément appris la le?on que les interventions militaires pouvaient aggraver la situation sécuritaire.
Rien ne pouvait servir de meilleur exemple que le basculement de la Libye dans le chaos à la suite de l'intervention militaire multinationale sous l'impulsion de la secrétaire d'Etat américaine de l'époque, Hillary Clinton, maintenant candidate du Parti démocrate aux élections présidentielles américaines.
Malheureusement, Washington a accordé peu d'attention à l'examen des causes profondes du terrorisme, et le pays se dirige vers une guerre sans fin contre le terrorisme si Washington ne parvient pas à éliminer ces causes.