Dernière mise à jour à 13h24 le 08/09
Selon les experts de la Chine, après la récente annonce par l'Union européenne qu'elle va élargir son schéma de 315 milliards d'euros en termes de temps et d'échelle, Beijing et Bruxelles devraient trouver des moyens d'étendre la synergie entre le système européen d'investissement de trois ans et l'initiative chinoise ? Une ceinture et une route ?.
? Bien s?r, si Bruxelles le met sur son agenda, étendre la coopération en matière de synergie sera positif pour les deux parties ?, a déclaré Heinrich Voss, professeur de commerce international à l'Université de Leeds, au Royaume-Uni.
M. Voss a fait ces commentaires au China Daily après que la Président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker en ait révélé l'idée lors du Sommet du G20, qui a eu lieu la semaine dernière à Hangzhou, capitale de la province du Zhejiang, dans l'Est de la Chine.
? Je travaille maintenant sur des propositions visant à étendre le plan, à la fois dans le temps et l'échelle ?, a déclaré M. Juncker, se référant au plan d'investissement pour l'Europe 2015-17, qui vise à déclencher 315 milliards d'Euros d'investissements, alors que l'injection financière initiale n'était que de 21 milliards d'Euros.
Selon M. Juncker, la proposition est fondée sur le bon déroulement du régime. En juillet de cette année, un total de 116 milliards d'Euros d'investissements avait été délivré. Bien que ce soit seulement 37% des objectifs 2015-17 de 315 milliards d'euros, M. Juncker a toutefois souligné qu'il était satisfait du plan, parce que 200 000 petites et moyennes entreprises en Europe ont désormais un meilleur accès au financement.
En partie grace à ces efforts, a déclaré M. Juncker, la croissance économique dans la zone Euro a augmenté plus rapidement qu'aux états-Unis et au Royaume-Uni. Il prévoit que la croissance de cette année devrait être de 1,8%.
Beijing et Bruxelles ont convenu à la mi-2015 de forger une synergie entre l'initiative Une ceinture et une route et le Plan d'investissement européen, pour aider à pénétrer les marchés de commerce et d'investissement des deux c?tés. En plus de l'UE, plus de 30 économies du monde entier ont déjà conclu des accords de synergie en matière de méga-projets avec Beijing.
Alors que les dirigeants du G20 se sont mis d'accord à Hangzhou pour approfondir la coopération mondiale sur la construction d'infrastructures, qui est toujours considérée par les gouvernements comme faisant partie de la recette de la croissance économique, les experts de la Chine estiment quant à eux que Bruxelles devrait discuter avec Beijing des fa?ons de connecter davantage les méga-projets des deux parties.
? Je pense qu'il serait positif que Beijing et Bruxelles travaillent en étroite collaboration sur la synergie en cours entre le plan d'investissement et de l'initiative "Une ceinture et une route" ?, a déclaré M. Voss.
? Sur cette base, si l'extension du régime d'investissement (par l'UE) est là, elle peut encore être liée à l'initiative "Une ceinture et une route" ?.
Selon M. Voss, la sortie du Royaume-Uni de l'UE ne devrait pas affecter cette coopération entre Beijing et Bruxelles, soulignant que cette synergie pourrait permettre de faire plus d'investissements, en intégrant les entreprises européennes et chinoises.
? Donc, nous avons tous de voir comment cela se développe dans l'avenir, mais je pense qu'il est bon de voir que cela vient à propos, malgré la sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne ?, a-t-il ajouté.
Zhang Haiyan, professeur d'études sur l'économie asiatique et directeur de l'Institut des affaires Confucius de Neoma en France, estime quant à lui qu'il serait utile que les deux parties mettent en place une plate-forme de synergie en matière de méga-projets, soulignant néanmoins que Bruxelles et Beijing devraient se pencher davantage sur la fa?on dont cette synergie de politiques pourrait offrir des avantages tangibles pour les entreprises des deux c?tés.
? Il est intéressant de mettre ces deux méga-projets sur une plate-forme et d'essayer de coopérer, mais pas seulement à un seul niveau de politiques ?, a pour sa part déclaré M. Zhang, qui a précisé qu'il aimerait aussi voir une coopération au niveau de l'entreprise dans le secteur commercial.
Il a en conséquence appelé à la mise en place de mesures plus encourageantes, afin d'aider les investisseurs chinois du secteur privé à trouver des opportunités d'expansion en Europe. Par rapport à l'ampleur des investissements européens en Chine, a dit M. Zhang, les investissements chinois en Europe demeurent encore faibles, bien qu'elles aient fortement augmenté au cours des dernières années.
? Voila pourquoi comment amener davantage d'investisseurs chinois en Europe, en particulier pour les entreprises privées, est assez difficile ?, a déclaré M. Zhang, qui a suivi de près le développement de l'initiative Une ceinture et une route en Europe.
En mars dernier, son institut d'affaires et le China Daily ont co-organisé un séminaire à Paris pour explorer comment les investisseurs européens et chinois pourraient inclure des éléments ? verts et durables ? dans l'initiative Une ceinture et une route. En ao?t, le président Xi Jinping a mis le concept de ? Route de la Soie verte ? dans le cadre de ce méga-projet pour mieux relier l'Asie, l'Europe et l'Afrique.
Bernard Dewit, de la Chambre sino-belge de commerce, a pour sa part déclaré qu'il est vrai que la Chine et l'Union européenne ont à maintes reprises encouragé les investissements dans les deux sens au cours des dernières années.
? S'agissant des investissements chinois potentiels en Belgique et dans de nombreuses régions d'Europe, nous espérons que davantage d'investisseurs chinois pourront enfin le faire ?, a-t-il déclaré.