Dernière mise à jour à 08h40 le 07/07
S'exprimant mercredi devant le Parlement européen (PE), le Premier ministre slovaque Robert Fico a souligné la nécessité d'une "une discussion sur la fa?on de rendre l'Union européenne (UE) meilleure et plus efficace".
"Le résultat du référendum britannique en est la preuve", a déclaré M. Fico, dont le pays prend la présidence du Conseil des ministres de l'UE.
La présidence slovaque a l'intention de lancer une "réflexion profonde sur ce que veut l'UE et doit offrir au public européen", a-t-il déclaré aux eurodéputés, en leur promettant de travailler à "produire des résultats tangibles", afin de "retrouver la confiance" des citoyens européens.
"L'Union doit écouter plus attentivement les voix critiques" et "devenir plus souple, moins bureaucratique et plus sensible à la diversité", a-t-il ajouté.
La Slovaquie prend la tête du Conseil des ministres de l'Union européenne alors que l'UE vacille, secouée par de multiples crises (économique, politique et sociale, migratoire mais aussi identitaire), auxquelles s'ajoute le choc provoqué par le Brexit.
Dans les rangs des leaders européens comme chez les parlementaires règnent une grande incertitude et de larges inquiétudes, tant sur la manière dont va se dérouler le départ du Royaume-Uni de l'UE sorti des urnes le 23 juin que sur ses conséquences pour l'avenir de l'UE.
"Nous sommes arrivés à un stade où nous devons surmonter la peur. La peur de nos citoyens, la peur de la migration, (...), la peur du terrorisme (...) et la peur de problèmes économiques", mais aussi "la peur des dirigeants politiques selon laquelle nous ne serons pas en mesure de surmonter les crises", ce qui conduit à la perte de confiance des citoyens en l'Union et renforce les extrémistes et nationalistes en Europe", a lancé dans l'hémicycle strasbourgeois le Premier Ministre slovaque.
Lors du débat ont résonné de multiples appels à l'unité et à l'action pour sortir de "l'impasse politique dans laquelle se trouve l'UE".
Des eurodéputés de tous bords ont insisté sur le "r?le crucial" de la présidence slovaque mais une partie de l'échiquier politique a émis des réserves quant à la confiance qu'il accorde au Premier ministre Robert Fico dans certains domaines.
Robert Fico suscite en effet la méfiance d'une partie des parlementaires qui lui reprochent notamment d'avoir qualifié, lors de sa dernière campagne électorale, le multiculturalisme de "fiction" et de refuser les quotas de répartition de réfugiés que la Commission européenne recommande pour faire face à la crise migratoire.
Le président du Parti Populaire Européen/droite (PPE), l'Allemand Manfred Weber, a ainsi rappelé lors du débat le ton des récentes élections parlementaires slovaques.
"Nous devons combattre le populisme dans chacun de nos pays", a-t-il déclaré avant de mettre en garde contre l'utilisation à des fins politiques des peurs liées à la crise migratoire.
L'eurodéputé Tchèque Petr Mach (groupe Europe de la liberté et de la démocratie directe) a salué, au contraire, le "courage" de Robert Fico de saisir la Cour de justice de l'UE contre la décision du Conseil à propos du mécanisme de répartition des réfugiés.
"L'UE doit prendre en compte l'inquiétude des citoyens en matière d'immigration et de sécurité", a-t-il ajouté.