Dernière mise à jour à 11h25 le 24/05
L'Assemblée des Nations unies pour l'environnement (ANUE) s'ouvre à Nairobi au Kenya, le 23 mai 2016. (Xinhua/Pan Siwei) |
Le Programme des Nations unies pour l'environnement (PNUE) a établi une relation de causalité entre les occurrences de sécheresse et d'inondations et la présence dans la nourriture d'éléments toxiques tels que des traces de cyanure, qui provoquent des millions de morts dans le monde.
Jacqueline McGlade, directrice scientifique du PNUE, a déclaré lundi que l'impact des changements climatiques était la principale cause de l'augmentation des incidences de cyanure dans les produits alimentaires, principalement du fait des aflatoxines.
"Il y a des problèmes de toxicité pour la santé humaine liés aux aflatoxines qui affectent la nourriture humaine. Le ma?s subit des réactions liées aux sécheresses et inondations, parfois du fait du taux d'humidité du lieu où il est stocké. Cela provoque l'apparition d'aflatoxines. La question est de savoir ce que nous ferons face à cet aspect des changements climatiques", a déclaré Mme McGlade.
Dans un nouveau rapport publié à Nairobi lors de l'Assemblée des Nations unies pour l'environnement (ANUE) qui s'est ouverte lundi, le PNUE a estimé qu'au moins 12,6 millions de personne étaient décédées en 2012 en conséquence d'un environnement insalubre.
Le PNUE a mis en garde que les risques environnementaux affectaient le plus durement les jeunes enfants et les personnes agées.
Lors de la réunion de l'ANUE, qui a réuni 130 ministres de l'environnement et 2.500 délégués à Nairobi pour discuter d'un ensemble de réglementations visant à combattre les risques environnementaux, le directeur exécutif du PNUE, Achim Steiner, a déclaré qu'il y était impératif de prendre rapidement des mesures face aux changements climatiques.
"La priorité que nous accordons à la croissance économique au nom du développement commence à faire de nombreux morts. Si vous savez qu'une chose est mortelle pour quelqu'un d'autre mais que vous continuez de le faire, cela devient un acte délibéré", a déclaré M. Steiner.
Cette réunion de l'ANUE a souligné la nécessité de lutter efficacement contre les changements climatiques, et exprimé des inquiétudes sur le risque d'une propagation accélérée des maladies au niveau mondial.
Braulio Diaz, secrétaire exécutif de la Convention sur la biodiversité (CBD) a déclaré que l'impact des changements climatiques générait un risque de propagation mondiale de maladies à transmission vectorielle.
"L'agriculture sera affectée dans le monde entier. Nous perdons également la base génétique de notre production alimentaire ce qui nous mettra dans l'impossibilité de lutter contre l'insécurité alimentaire. Cela est aggravé par la détérioration de l'écosystème et de l'écosystème de santé, ce qui est important pour nous tous", a déploré M. Diaz.
La réunion de l'ANUE débat des réponses possibles aux changements climatiques et aux facteurs associés provoquant des décès prématurés, dans un contexte marqué par de nouveaux rapports qui estiment à 8,2 millions le nombre mondial de morts dues à des maladies non transmissibles.