Dernière mise à jour à 08h38 le 23/05
Alors que ses adieux à la Maison Blanche se rapprochent et avant sa dernière visite en Asie en tant que président des Etats-Unis, Barack Obama devrait réfléchir sur ses politiques qui ont échoué à contribuer à la paix et la stabilité régionales.
M. Obama a débuté dimanche un voyage d'une semaine qui le mènera au Vietnam puis au Japon.
En choisissant comme destinations le Vietnam, ancien ennemi qui cherche maintenant à renforcer ses liens avec Washington, et le Japon, allié traditionnel des Etats-Unis, le président Obama vise à consolider le "rééquilibrage vers l'Asie-Pacifique" et le Partenariat Trans-Pacifique (TPP), qui cimenterait une alliance économique entre les les Etats-Unis et 11 autres pays du Pacific Rim (pourtour du Pacifique), dont le Vietnam et le Japon.
Lors cette première visite de M. Obama au Vietnam, la question de la mer de Chine méridionale devrait occuper une place importante dans les sujets à l'ordre du jour.
Les différends liés à la mer de Chine méridionale, qui est l'une des routes maritimes les plus importantes du monde, portent principalement sur des disputes territoriales entre la Chine et quelques autres pays asiatiques, et devraient être résolus via la négociation, comme stipulé dans la Déclaration sur la conduite des parties en mer de Chine méridionale.
Cependant, les tensions en mer de Chine méridionale se sont intensifiées ces dernières années, Washington ayant envoyé de manière répétée des avions et des navires dans la région pour mener des opérations de "liberté de navigation", et ayant également tenu des exercices militaires conjoints avec certains des pays ayant des revendications.
Le comportement des Etats-Unis a donné plus d'assurance à certains pays et a nourri leurs désillusions de continuer à exploiter illégalement des intérêts sur les ?les et récifs en mer de Chine méridionale.
Par exemple, le gouvernement philippin mené pa l'ancien président Benigno Aquino, malgré les critiques de la communauté internationale, a unilatéralement initié en 2013 un cas d'arbitrage invalide contre la Chine concernant leurs disputes maritimes territoriales.
Un autre sujet qui sera abordé lors de la visite de M. Obama au Vietnam est l'éventuelle levée de l'embargo des armes au Vietnam, qui a été partiellement desserré en 2014.
Il est bienvenu que le Vietnam améliore ses relations avec tout les pays, y compris les Etats-Unis. Mais ce rapprochement ne devrait pas être utilisé par Washington en tant qu'outil pour menacer ou même endommager les intérêts stratégiques d'un pays tiers.
D'autre part, M. Obama s'efforcera lors de sa visite en Asie de promouvoir le TPP, dont la ratification par le Congrès américain reste incertaine au cours de l'année électorale 2016.
Le TPP, qui couvre près de 40% de l'économie mondiale, est l'une des voies vers l'établissement d'une zone de libre-échange dans la région Asie-Pacifique.
Cet accord est considéré par l'administration Obama comme l'un de ses succès visant à intensifier l'influence des états-Unis dans cette région à croissance rapide. Mais cela ne devrait pas devenir un outil politique de Washington pour établir des règles en Asie, les règles du commerce mondial ne pouvant pas être déterminées par un seul pays - ni par la Chine ni par les états-Unis - mais devraient plut?t être établies par la communauté internationale dans son ensemble.
M. Obama se rendra également dans la ville japonaise d'Hiroshima, victime d'une bombe atomique américaine en 1945, faisant un geste symbolique démontrant ses efforts pour construire un monde sans arme nucléaire, ce qui est considéré comme un de ses héritages en politique internationale.
Certains héritages pourraient sembler positifs, au moins à court terme. Mais d'autres sont beaucoup plus décevants. Les héritages qui peuvent endurer les tests de l'histoire sont ceux qui sont nés de la coopération au lieu de la restriction et ceux qui sont propices à la paix et au développement de la région et du monde.