Dernière mise à jour à 10h29 le 02/05
Alors que le monde célèbre ce dimanche la Fête du travail, le mouvement social fran?ais "Nuit debout", né de la contestation du projet de loi sur la réforme du droit du travail, est entré dans son deuxième mois et ne semble pas encore s'affaiblir.
UN MOUVEMENT A TRAVERS L'HEXAGONE
Depuis le 31 mars, date du premier rassemblement nocturne "Nuit debout", des milliers de personnes se sont rassemblées chaque soir sur la place de la République à Paris pour répondre à l'appel du mouvement. L'initiative s'est également étendue dans d'autres villes à travers l'Hexagone, où des assemblées similaires ont été organisées.
A l'occasion de la Fête du travail dimanche, une série d'activités populaires sont attendues dans la capitale ainsi qu'en province. Les initiateurs ont même prévu une assemblée populaire internationale pour le week-end du 7 et 8 mai à Paris.
Une telle mobilisation de masse a parfois donné lieu à des débordements et des violences. Par exemple, la quatrième journée nationale d'action contre la loi El Khomri jeudi dernier a vu 214 personnes être interpellées et 78 policiers blessés. Selon l'AFP, près d'un millier de personnes ont été interpellées depuis le début de contestation.
UNE OPINION DE PLUS EN PLUS PARTAGEE
Dans ce contexte, l'opinion publique vis-à-vis de "Nuit debout", soutenue par environ 60% de la population fran?aise début avril, est de plus en plus partagée.
A part des affrontements violents qui pourraient discréditer le mouvement, la multitude de causes réunies engendre une grande variété d'actions, du blocage de fast-foods à l'occupation de théatres, en passant par des opérations contre le mal-logement, a signalé la cha?ne BFMTV. Même au sein des partisans, les inquiétudes sur l'avenir du mouvement s'accroissent. De plus en plus de gens appellent à la convergence des luttes et à la proposition d'un projet commun sur les médias sociaux afin de concrétiser leur rêve général.
DES PERSPECTIVES FLOUES
Selon des spécialistes, "Nuit debout" est une synthèse de différentes sources d'inspiration.
Pourtant, pr?nant une "organisation horizontale" et s'articulant autour d'une "assemblée citoyenne", "Nuit debout" bannit toute hiérarchie. Le rejet des structures conventionnelles politiques ou syndicales pourrait compliquer le rassemblement de ces inspirations diverses.
Plus important encore, pour remédier à ces problèmes différents, il faudrait traiter à la racine le mécontentement populaire: les difficultés économiques et sociales vécues par une partie de la population. Après une "Nuit debout", la France sera-t-elle en mesure de sortir ses citoyens de ce sentiment d'injustice?