La crise des réfugiés syriens exige "une hausse exponentielle de la solidarité mondiale", a déclaré mercredi à Genève le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, à l'ouverture d'une conférence consacrée à leur sort.

"Nous sommes ici pour répondre à la plus grande crise de réfugiés et de déplacés de notre temps", a-t-il indiqué, ajoutant: "Nous allons discuter de chiffres importants, mais d'abord et avant tout, cette réunion concerne des êtres humains".

Les pays voisins ont fait preuve d'une hospitalité exceptionnelle, a-t-il noté, citant le Liban, qui a accueilli plus d'un million de réfugiés, la Turquie plus de 2,7 millions, la Jordanie plus de 600.000 et l'Irak quelque 250.000.

Cependant "la santé, l'éducation et les services publics sont surchargés et sous-financés", a estimé le secrétaire général des Nations Unies.

Le secrétaire général de l'ONU a appelé une fois de plus à donner aux réfugiés syriens espoir d'un avenir meilleur, à accorder un soutien politique et financier plus important aux pays et organisations qui les accueillent et à partager les responsabilités, y compris l'élargissement des voies juridiques pour les réfugiés dans un plus grand nombre de pays.

L'ONU s'efforce de trouver une solution politique au conflit en Syrie qui est entré dans sa sixième année et a déjà fait plus de 270.000 morts, a-t-il poursuivi, soulignant que la communauté internationale devait "aller de l'avant avec des actes concrets et des engagements".

"Nous avons obtenu une cessation des hostilités en Syrie, mais les parties concernées doivent consolider et élargir un cessez-le-feu pour aboutir finalement à une solution politique. Nous avons plus d'espace humanitaire, mais cela doit conduire à un accès sans entrave à tous ceux qui en ont besoin", a indiqué M. Ban.

"Mon envoyé spécial pour la Syrie, Staffan de Mistura, fait tout son possible pour faire avancer les négociations", a-t-il poursuivi en demandant le soutien de toute la communauté internationale pour obtenir de premiers résultats.

"La meilleure fa?on de donner espoir aux Syriens est de mettre fin au conflit", a-t-il ajouté.

Des délégués originaires de quelque 90 pays, ainsi que ceux d'organisations intergouvernementales, d'agences onusiennes et d'ONG ont pris part à cette conférence sur les réfugiés originaires de Syrie ainsi que sur la nécessité d'une hausse importante des places de réinstallation et d'autres solutions durables à leur sort.

Cette conférence s'inscrit parmi plusieurs événements clés en 2016 concernant les réfugiés syriens. Elle fait suite à la Conférence de Londres sur la Syrie qui a eu lieu en février dernier et intervient également avant le sommet sur les réfugiés prévu en septembre lors de la réunion de l'Assemblée générale de l'ONU.