Dernière mise à jour à 08h28 le 23/02
Alors que le démantèlement de la partie sud de la "jungle" de Calais devrait intervenir mercredi, les associations d'aide aux migrants estiment que cette évacuation est trop précipitée, réclamant des "solutions adaptées".
"On doit trouver des solutions adaptées. Je ne peux pas penser que la violence (l'évacuation par la police) puisse résoudre le problème. Il faut la reporter", a déclaré dimanche sur France Info Jean-Claude Lenoir, le président de l'association Salam, qui vient en aide aux migrants.
Vendredi soir, la préfète du Pas-de-Calais, Fabienne Buccio, avait pris un arrêté "d'expulsion d'office" devant prendre effet mardi soir au plus tard pour évacuer les 1 000 à 2 000 migrants, selon les sources, installés dans la partie sud de la "Jungle" de Calais.
"Elle sera démantelée de la même fa?on qu'on a dégagé la bande des 100 mètres, c'est-à-dire dans le calme avec l'aide des associations", a-t-elle indiqué dimanche lors d'un point presse au Centre d'accueil de jour Jules Ferry, assurant que tout sera fait "pour éviter le recours à la force publique".
"Il y a trop de précipitation", a estimé M. Lenoir, soulignant qu'"il faut apporter des solutions plus adaptées".
"Il y a par exemple 300 mineurs. Il est impératif que dès demain on ?uvre pour mettre un centre pour accueillir ces mineurs et ce sera déjà 300 mineurs qui partiront", a-t-il déclaré sur France Info.
"Il y a 300 ou 400 apatrides kowe?tiens, il faut leur proposer une solution collective", a-t-il encore indiqué.
"Bien évidemment, notre association trouve très bien que la lande sauvage, inhumaine, inacceptable disparaisse", a-t-il néanmoins rappelé.
De son c?té, le président de l'association L'Auberge des Migrants, Christian Salomé, a estimé que "c'est trop rapide de vouloir faire ?a en une semaine".
"Les associations ont donc déposé un recours en référé devant le tribunal administratif pour faire annuler l'arrêté d'expulsion", indiquait lundi la cha?ne d'information BFM TV.
"Pour l'instant, deux solutions sont proposées aux migrants qui doivent évacuer les lieux", rappelle la cha?ne.
"La première est de rejoindre le Centre d'accueil provisoire, inauguré en janvier au sein même du bidonville, qui compte 1 500 places en conteneurs chauffés. Quelque 300 places y sont encore disponibles. La seconde option est d'intégrer l'un des 102 centres d'accueil et d'orientation disséminés en France", est-il expliqué.
Le tribunal administratif doit se prononcer mardi et la fin de l'ultimatum de la préfecture est prévue mercredi, à 20 heures.