Dernière mise à jour à 08h26 le 04/12
Alors que le premier tour des élections régionales doit se tenir dimanche en France, la région Nord-Pas-de-Calais-Picardie, où la candidate d'extrême-droite, Marine Le Pen, a été donnée gagnante par plusieurs sondages, retient particulièrement l'attention des médias et des responsables politiques.
Selon un sondage Ifop-Fiducial dont les résultats ont été publiés mercredi, la présidente du Front national arriverait largement en tête au premier tour, avec 39% des suffrages, contre 24% pour son concurrent des Républicains (droite), Xavier Bertrand, et 20% pour le candidat de la liste Parti socialiste-divers gauche conduite par Pierre de Saintignon.
D'après ce même sondage, Mme Le Pen s'inclinerait d'un point (49,5%) au deuxième tour, le 13 décembre, si elle était opposée à Xavier Bertrand (50,5%). Mais en cas de duel avec M. de Saintignon, elle remporterait ce deuxième tour à 52% contre 48%. Idem en cas de triangulaire, où elle récolterait 42% des suffrages, contre 30% pour M. de Saintignon et 28% pour M. Bertrand.
Si les divers sondages publiés ces dernières semaines prédisent une victoire de Mme Le Pen au premier tour, voire au deuxième tour, son sort au second tour sera en fait déterminé par les stratégies qu'adopteront ses concurrents entre les deux tours.
Début novembre, le Premier ministre Manuel Valls avait suggéré l'idée d'une fusion entre les listes de gauche et de droite pour faire barrage au Front national, s'attirant les foudres de son parti.
Le Premier ministre avait alors indiqué que la question "se posera" pour la gauche comme pour la droite au "soir du premier tour".
Face à la stratégie du "front républicain" existe aussi celle du "désistement républicain" qui consiste, pour l'un des partis arrivés en deuxième et troisième position, à se retirer de la course au second tour en espérant un report de voix pour faire barrage au parti donné favori au second tour, en l'occurrence le Font national.
Mais compte tenu des intentions de vote élevées en faveur de Mme Le Pen, l'exécutif doute que cette stratégie puisse empêcher la victoire de la présidente du Front national au deuxième tour.
Le président des Républicains, Nicolas Sarkozy, a lui aussi écarté mercredi sur Europe 1 l'idée d'un retrait des listes de son parti au deuxième tour.
"Nous maintiendrons nos listes partout où nous serons en position de les maintenir", a-t-il souligné.
Quant à la stratégie du front républicain, elle rendrait au contraire "service à Mme Le Pen", en accréditant l'idée "qu'il n'y a au fond une seule opposition aux socialistes, le Front national", a expliqué l'ancien chef de l'Etat.
"Je ne rendrai pas ce service. Je n'ai rien à voir avec le Front national, mais je combats la politique des socialistes", a-t-il ajouté.
De son c?té, Manuel Valls a appelé mercredi sur France 3 les Fran?ais à se réunir dans une "manifestation nationale pour la République" en allant voter dimanche contre la "supercherie" que représente selon lui le Front national.
Quant à Marine Le Pen, qui a conclu mercredi soir à N?mes la campagne régionale du Front national, elle a accusé le Premier ministre de mener la "guerre totale" contre son parti plut?t que contre les djihadistes.