Le résultat de l'élection samedi du président de l'UMP (Union pour un mouvement populaire) devrait être déterminant pour l'avenir du principal parti d'opposition fran?ais secoué depuis 2012 par diverses affaires, selon les candidats et la presse fran?aise.
"En votant samedi, les adhérents UMP ne désigneront pas uniquement le futur président du parti. Ce vote aura également un impact sur le devenir même de l'UMP, qui pourrait radicalement changer", a estimé la cha?ne de radio France Info sur son site Internet.
"Si Nicolas Sarkozy est élu, il n'y a plus d'UMP", a déclaré à ce sujet jeudi matin sur RTL Bruno Le Maire, l'un des trois candidats à la présidence du parti, dont l'élection débutera vendredi soir à 20h00 pour une durée de 24 heures.
En effet, l'ancien président fran?ais a indiqué que s'il était élu, "l'UMP telle qu'elle existe depuis 2002 [n'aurait] plus que quelques semaines, quelques mois maximum, à vivre", rappelle France Info, soulignant que Nicolas Sarkozy "[changerait] tout dans le parti à commencer par son nom, dès le mois de janvier".
Le nouveau parti qu'envisage l'ex-chef de l'Etat devrait comporter le mot "rassemblement" et devenir "la grande force politique du XXIe siècle. Horizontale, numérique, moderne", note France Info.
L'ancien locataire de l'Elysée avait même projeté un temps de fusionner l'UMP avec l'Union des démocrates et indépendants (UDI), proposition rejetée en septembre par les cadres du parti centriste.
S'il ne propose pas de refonder complètement le parti comme Nicolas Sarkozy, Bruno Le Maire pr?ne néanmoins de le "rénover en profondeur", se disant jeudi matin "persuadé qu'une majorité de militants veut garder l'UMP".
Le député UMP a précisé les grands axes de son projet de rénovation : "rétablissement de l'autorité de l'Etat, liberté pour les entrepreneurs, l'éducation comme projet prioritaire, renouvellement de la classe politique fran?aise".
Le troisième candidat à la présidence de l'UMP, Hervé Mariton, n'envisage pas non plus de refonder entièrement le parti, estimant jeudi matin sur I-télé qu'il y a "un risque" de disparition de l'UMP si Nicolas Sarkozy est élu samedi président du parti.
Alors que l'accession à la tête du parti est largement per?ue comme un tremplin vers une candidature à la présidentielle de 2017, Hervé Mariton est le seul des trois candidats à rejeter une telle possibilité, déclarant que le président de l'UMP "ne doit pas être candidat aux primaires" du parti pour la présidentielle.
L'UMP a été secouée depuis 2012 par diverses affaires internes qui ont discrédité son image auprès de l'opinion, mais aussi de ses militants, notamment la "guerre des chefs" à laquelle s'étaient livrés Fran?ois Fillon et Jean-Fran?ois Copé lors de la dernière élection du président du parti en novembre 2012.
Alors que le parti venait de perdre la présidentielle et les législatives, l'élection du nouveau président de l'UMP avait donné lieu à une "lutte fratricide" entre les deux candidats, chacun proclamant sa victoire au soir des résultats, le 18 novembre. Jean-Fran?ois Copé en était finalement sorti vainqueur au terme du recomptage des voix contestées par le camp Fillon. Le divorce était consommé au sein du parti.
Puis, suite à des révélations de financement frauduleux lors de la campagne présidentielle de 2012 de Nicolas Sarkozy, Jean-Fran?ois Copé avait d? annoncer sa démission le 27 mai 2014. Depuis lors, la présidence par intérim est assurée par Alain Juppé, Jean-Pierre Raffarin et Fran?ois Fillon.
Quel que soit le vainqueur du scrutin de ce week-end, le nouveau président de l'UMP aura pour première tache de redonner confiance aux militants et de rassembler sa famille politique.