Les députés socialistes frondeurs envisagent une "abstention collective" lors du vote de confiance au nouveau gouvernement de Manuel Valls la semaine prochaine, a déclaré mardi matin Christian Paul, l'un des chefs de file de ce groupe de députés du Parti socialiste (PS) en désaccord avec la politique menée par l'exécutif.
"Nous nous orientons vers une abstention collective et nous pensons qu'il n'est pas possible d'imposer au groupe socialiste une unanimité de fa?ade en raison de l'impasse économique et politique" actuelle, a indiqué mardi matin face à la presse M. Paul, à la sortie d'une réunion de ces députés de la majorité opposés sur de nombreux points à la politique du gouvernement.
"La meilleure fa?on de sortir de l'impasse, c'est de changer de politique. Il y a des alternatives", a-t-il poursuivi.
En réponse à cette annonce, le premier secrétaire du PS, Jean-Christophe Cambadélis, a appelé les frondeurs à la "responsabilité politique" devant la presse.
"J'appelle tout le monde à la responsabilité politique" dans "un moment difficile du point de vue politique, avec le retour de Monsieur Sarkozy qui va être sur une ligne d'une rare violence sur le plan économique et le Front national qui r?de à deux pas du pouvoir", a-t-il lancé.
Invitée mardi matin sur RTL, la députée Europe Ecologie-Les Verts Cécile Duflot a elle aussi annoncé qu'elle ne votera pas la confiance au nouveau gouvernement.
"Les conditions ne sont pas remplies pour faire confiance à la politique qui est menée", a-t-elle déclaré.
Elle sera "probablement suivie par des députés de son groupe ainsi que par les parlementaires du front de gauche", prévient de son c?té le site d'information Atlantico.
Fin ao?t, le Premier ministre fran?ais, Manuel Valls, avait procédé à un remaniement gouvernemental provoqué par des désaccords profonds sur sa politique économique.
Mardi prochain, il prononcera à l'Assemblée nationale son discours de politique générale, qui sera suivi d'un vote des députés et sénateurs.
Les socialistes disposent d'une majorité absolue à l'Assemblée nationale, avec 290 députés sur 577, l'aile gauche de cette majorité comptant une quarantaine de députés "frondeurs".
Il s'agit d'"un moment potentiellement risqué pour le gouvernement puisqu'un vote négatif des députés obligerait ce nouvel exécutif à démissionner, ouvrant la voie à une dissolution de l'Assemblée", prévenait la semaine dernière le site d'information Huffington Post.