Alors que le président fran?ais Fran?ois Hollande effectue mercredi et jeudi une visite officielle de 24 heures en Russie, la presse fran?aise accorde jeudi une large couverture à ce déplacement, soulignant notamment le resserrement des liens économiques et le point d'achoppement entre les deux pays sur le dossier syrien.
Le président fran?ais, arrivé mercredi soir à Moscou avec la Première Dame Valérie Trierweiler, est accompagné dans cette visite par cinq ministres : Laurent Fabius (Affaires étrangères), Pierre Moscovici (Economie), Arnaud Montebourg (Redressement productif), Manuel Valls (Intérieur) et Aurélie Filippetti (Culture).
Par ailleurs, une quinzaine de chefs de grandes entreprises, parmi lesquelles Airbus, Arianespace, Astrium, LVMH, Sanofi, SNCF, Technip, Thales ou encore Total, sont aussi du voyage.
Il s'agit de la première visite officielle de M. Hollande à Moscou, même si le président fran?ais avait re?u son homologue russe Vladimir Poutine à Paris le 1er juin 2012. Une rencontre, qui "ne s'est pas franchement traduite par un coup de foudre", rappelle le journal Le Figaro.
Le quotidien Le Monde formule ainsi l'équation "insoluble" à laquelle le président fran?ais est confronté dans son déplacement à Moscou : "Comment concilier les intérêts (des) entreprises, les questions internationales br?lantes et la promotion des libertés fondamentales ?".
Pour ce journal, "les échanges économiques semblent prioritaires". D'ailleurs, "l'Elysée ne semble guère disposé à faire un esclandre dans un pays 'essentiel pour fabriquer les consensus à l'échelle internationale', comme sur la Syrie ou l'Iran", explique le quotidien, citant un conseiller du président.
Cette visite "ne vise pas à signer des contrats, mais plut?t à faciliter et à accélérer l'aboutissement des affaires", souligne de son c?té le quotidien Le Figaro, qui indique que "quelques accords sont prévus à cette occasion, dont un entre la SNCF et les chemins de fer russes".
"Beaucoup reste à faire pour accro?tre, fluidifier et diversifier les échanges commerciaux, qui ont quadruplé en une décennie, mais dans lesquels les achats de gaz et d'hydrocarbures entrent pour une large part", poursuit le journal, qui rappelle que "les investissements russes en France ne représentent que 1 milliard d'euros contre 12 milliards d'euros dans le sens contraire". Un déséquilibre qui fait par ailleurs dire au quotidien Libération que "la France est avide d'investissements russes".
Sur le front diplomatique, le dossier syrien est probablement le plus épineux entre les deux pays, rappellent jeudi les journaux fran?ais.
Si l'Elysée "souhaite développer une relation 'forte et stable' avec un grand pays, membre du Conseil de sécurité de l'ONU, du G8, du G20, et dont le r?le est jugé 'essentiel pour former le consensus et atteindre les décisions à l'échelle internationale', peu de 'consensus' est toutefois à attendre sur la Syrie", explique Le Figaro.
En effet, comme le rappelle Libération, "sur le dossier syrien, Paris juge un départ de Bachar al-Assad nécessaire pour parvenir à une solution politique tandis que Moscou estime qu'il revient aux Syriens de déterminer leur destin".
"En revanche, davantage de convergence devrait s'exprimer sur l'Iran et sur le Mali. Fran?ois Hollande plaidera notamment auprès de son interlocuteur pour l'envoi, après l'intervention militaire fran?aise, d'une mission de paix de l'ONU 'à forte implication africaine'", poursuit Le Figaro.
Enfin, la question des droits de l'homme devrait également être abordée, notamment lors d'une rencontre "prévue avec des personnalités d'opposition", mais de fa?on assez discrète, car "on ne peut résumer la relation franco-russe à la question des droits de l'homme", conclut le journal Le Monde, citant un conseiller de l'Elysée.