L'ancien PDG du groupe pétrolier fran?ais Elf, Lo?k Le Floch-Prigent, est arrivé mercredi matin à Paris, suite à une mesure de libération provisoire pour des raisons médicales, que lui a accordée le parquet de Lomé, au Togo.
Après avoir passé cinq mois dans une prison togolaise, dans le cadre d'une affaire de malversations, l'ex-grand patron fran?ais a pu rejoindre le sol fran?ais en raison de son état de santé critique. Il souffre, en effet, d'un cancer de la peau risquant de métastaser, faute de soins chirurgicaux.
"A la suite des confrontations auxquelles j'ai assisté la semaine passée, les juges togolais se sont rendus à l'évidence que son maintien en détention n'était pas nécessaire", a indiqué mercredi son avocat, Me Patrick Klugman.
"C'est un immense soulagement de le savoir en France. Nous allons ?uvrer pour qu'il soit soigné au plus vite", a-t-il également déclaré à la presse fran?aise. Les avocats et la famille de l'ancien dirigeant d'Elf avaient demandé à plusieurs reprises son évacuation sanitaire vers la France.
Très active sur ce dossier, son épouse, Marlène Le Floch-Prigent, avait notamment fait appel à la générosité du chef d'Etat togolais, Faure Gnassingbé. Par la suite, le gouvernement togolais a annoncé fin janvier ne pas s'opposer à un rapatriement sanitaire de son mari si la justice le décidait.
Le procureur de la République togolaise, Essolissam Poyodi, a fini par dévoiler mardi la décision du parquet de Lomé autorisant la mise en liberté provisoire de M. Le Floch-Prigent et son départ pour la France. "Mais il reste à la disposition de la justice togolaise", a-t-il cependant insisté.
Quant à l'avocat de l'ancien PDG fran?ais, Me Klugman, il a fait part mercredi matin de sa mobilisation pour que son client "soit mis hors de cause" dans cette affaire d'escroquerie internationale.
M. Le Floch-Prigent était en détention provisoire au Togo depuis l'automne, accusé par la justice togolaise de "complicité" dans un procès opposant un homme d'affaires togolais, Bertin Sow Agba, à un milliardaire émirati, Abbas El-Youssef.
M. El Youssef reproche à l'entrepreneur fran?ais, qui était son conseiller personnel au moment des faits, d'avoir organisé la supercherie ayant permis de lui soutirer près de 37 millions d'euros, puisqu'il aurait servi d'intermédiaire entre les deux hommes.
L'ancien patron d'Elf a, pour sa part, toujours clamé son innocence dans cette affaire, affirmant qu'elle n'avait "ni queue ni tête". Il est à rappeler que M. Le Floch-Prigent avait été condamné en 2003 par la justice fran?aise à une peine de 5 ans de prison pour malversation financière, dans le cadre de l'affaire Elf.