Dernière mise à jour à 08h39 le 20/09
Après que la société de robotique allemande Kuka a été rachetée par le géant chinois des appareils électroménagers Midea Group, cette entreprise européenne est devenue un fournisseur de service international en matière de fabrication intelligente.
Lors de la Conférence sur la coopération dans les investissements et l'innovation Chine(Guangdong)-Europe 2017, tenue la semaine dernière à Foshan, dans la province chinoise du Guangdong (sud), Gu Yanmin, vice-président de Midea, a indiqué que plus de robots mobiles avancés seraient développés pour que les robots industriels de Kuka puissent être utilisés dans plus de scénarios de production compliqués.
"Davantage de technologies chinoises seront introduites sur le marché européen. Les échanges de technologies dans les deux sens remplacent les importations à sens unique de l'Europe vers la Chine", a indiqué M. Gu.
Midea dispose de neuf centres de recherche et développement (R&D) en Chine et de 11 centres de ce type à l'étranger. Son dernier centre de R&D se trouve à Graz, en Australie, et vise à fournir des technologies pour le développement d'appareils électroménagers sur le marché européen.
Jonathan Schoo, directeur en Chine de Germany Trade & Invest et également l'un des participants à la conférence, a indiqué que plus de sociétés chinoises avaient investi dans le secteur des hautes technologies en Allemagne, alors que les sociétés allemandes avaient renforcé leurs investissements en Chine.
"La coopération sur des projets de R&D dans le secteur des hautes technologies bénéficie aux deux parties, et une telle coopération est toujours la bienvenue", a-t-il indiqué, citant un récent partenariat conclu entre la Guangdong Biolight Meditech Company et son partenaire allemand pour l'établissement d'un centre de R&D dans le nord de l'Allemagne.
"La coopération entre nos deux pays est croissante, non seulement dans les domaines traditionnellement dominés par l'Allemagne tels que l'automobile, l'ingénierie, la machinerie et le transport, mais aussi dans les secteurs émergents dont la protection environnementale et les énergies nouvelles", a-t-il ajouté.
Les sociétés chinoises ont accordé plus d'attention à la recherche et à l'innovation au cours de ces dernières années et sont devenues des chefs de file mondiaux dans certains domaines, ce qui représente la raison principale de l'inversion des échanges techniques, a indiqué Mats Harborn, président de la Chambre de commerce de l'Union européenne en Chine.
"Les sociétés européennes ont l'habitude d'investir en Chine pour sa main-d'oeuvre moins chère, mais maintenant, elles viennent pour obtenir de nouvelles technologies", a-t-il indiqué.
Selon les données officielles, les investissements dans la R&D ont représenté 2,58% du total de la valeur de production en 2016 au Guangdong, province manufacturière de la Chine. Ce niveau n'est pas loin de celui des pays développés. Des usines de classe mondiale dans certains secteurs émergents tels que les drones, la robotique intelligente et l'OLED sont déjà présentes dans cette province méridionale.
Thomas Schmitz, président de Andritz (China) Ltd, a indiqué que sa société avait forgé des relations étroites avec des institutions de recherche scientifique locales et avait investi 3% de ses revenus dans la R&D.
Andritz emploie plus de 200 personnes en Chine pour la recherche et le design de nouveaux produits. Ils ont accompli 155 projets de recherche et obtenu 34 brevets au cours des trois dernières années. La société a développé avec une société locale un nouveau système de traitement et de recyclage des déchets.
"Le Guangdong n'est plus un lieu pour le commerce bas de gamme ou une usine mondiale fabriquant des produits électroniques bon marché", a souligné M. Schmitz.
Les échanges d'équipes de recherche scientifique sont devenus fréquents. La Chine a signé de nombreux accords de coopération avec des universités et des institutions de recherche en Allemagne, en France, au Royaume-Uni et dans d'autres pays européens.
Les sociétés chinoises ont pris l'avantage dans l'innovation du modèle de marché, alors que leurs partenaires européens sont leaders dans les technologies manufacturières industrielles, selon Liu Chang, membre de la Chambre de commerce de l'Union européenne en Chine. "Diriger la coopération des deux c?tés fait également partie des avantages", a poursuivi M. Liu.