Dernière mise à jour à 08h36 le 31/08
Malgré les inquiétudes face au ralentissement de sa croissance, la Chine reste le plus grand contributeur à la croissance économique mondiale, a indiqué lundi Stephen Roach, chercheur à l'Université Yale et ancien président de Morgan Stanley Asia.
Si l'économie chinoise parvient à enregistrer une croissance de 6,7% en 2016 conformément à l'objectif officiel fixé par le gouvernement, cela représentera 1,2 point de pourcentage de la croissance du PIB mondial de cette année, une contribution bien plus importante que celles des autres grandes économies, a estimé M. Roach dans une analyse publiée sur le site d'informations Project Syndicate.
L'économie américaine, la première économie mondiale, devrait cro?tre de 2,2% cette année, soit 0,3 point de pourcentage seulement de la croissance du PIB mondial et seulement un quart de la contribution de la Chine, a indiqué l'expert.
"La contribution de la Chine à la croissance mondiale est en réalité 50% plus forte que la contribution de 0,8 point de pourcentage de l'ensemble des économies avancées", a-t-il indiqué.
De plus, les contributions des autres pays en développement sont loin derrière la Chine, selon M. Roach. Ainsi, l'Inde devrait enregistrer une croissance de 7,4% cette année, mais elle ne contribuera qu'à hauteur de 0,6 point de pourcentage à la croissance du PIB mondial, car le pays ne représente que 7,6% de la production mondiale.
"Sous tous les angles, la Chine reste le principal moteur de la croissance mondiale", a estimé M. Roach, notant que la croissance économique mondiale dépendait encore fortement de la Chine, même si l'économie est dans une phase de transition qui lui permettra d'atteindre une "nouvelle norme".
Soulignant que la "dynamique de la croissance mondiale est centrée sur la Chine", M. Roach a estimé que le rééquilibrage de l'économie chinoise vers un modèle plus axé sur les services et la consommation des ménages sera très bénéfique pour l'économie mondiale.
"Un rééquilibrage réussi de l'économie chinoise pourrait donner un coup de fouet à la demande mondiale grace à une nouvelle source importante de demande agrégée, ce qui serait un antidote puissant à la morosité de l'économie mondiale", a-t-il estimé, notant que la demande intérieure chinoise pourrait devenir une source de plus en plus importante de croissance des exportations pour les principaux partenaires commerciaux de la Chine.
"Malgré toute l'attention accordée aux Etats-Unis, à l'Europe et au Japon, la Chine détient encore la carte ma?tresse dans l'économie mondiale affaiblie d'aujourd'hui. Le monde a besoin d'une Chine forte maintenant plus que jamais", a-t-il déclaré.