La réorientation de la stratégie de développement économique de la Russie vers la région Asie-Pacifique est "une réaction naturelle" au développement des affaires mondiales, a déclaré le Premier ministre russe Dmitry Medvedev vendredi.
"Notre nouvelle stratégie asiatique n'est pas une vengeance insensée contre l'Europe mais plut?t une évolution logique des événements et une réponse réfléchie au changement de l'environnement économique," a indiqué M. Medvedev lors d'un forum d'investissement international à Sotchi, ville russe sur la c?te de la mer Noire.
Alors que les trois quarts du territoire de la Russie se trouve en Asie, Moscou doit mettre en place "une stratégie active et orientée vers l'avenir," a-t-il été cité par l'agence de presse Interfax.
Moscou a trois taches principales en Asie, à savoir établir la confiance entre la Russie et les nations asiatiques, renforcer la présence russe dans les affaires régionales et encourager l'implication russe dans le développement de technologies modernes et de projets financiers avec les pays de l'Asie-Pacifique, a fait savoir le Premier ministre russe.
"Un potentiel colossal existe en relation avec les pays asiatiques concernant le développement des régions orientales de Sibérie et de l'Extrême-Orient russes," a-t-il indiqué.
La participation croissante de la Russie dans les affaires régionales renforcera simultanément le poids de Moscou aux yeux des pays occidentaux, a ajouté M. Medvedev.
Le chef du gouvernement russe a également averti que les sanctions de l'Occident mettraient en péril la stabilité des systèmes commerciaux et financiers mondiaux.
"Nul ne peut prévoir comment les sanctions contre la Russie affecteront l'économie globale dans le long terme," a-t-il dit, et "il est évident que la stabilité du système commercial et financier mondial est à présent en train d'être détruite."
M. Medvedev a toutefois souligné que la Russie restait ouverte à la coopération avec ses partenaires occidentaux malgré les sanctions.
Les Etats-Unis et leurs alliés ont imposé plusieurs cycles de sanctions contre Moscou durant ces derniers mois à cause de l'ingérence présumée de ce dernier dans la crise en Ukraine, les dernières sanctions de l'UE ayant ciblé les secteurs russes de l'énergie, de la défense et de la finance.