Dernière mise à jour à 08h52 le 24/09
L'Allemagne ne devrait pas être impliquée dans une guerre commerciale avec la Chine sous quelque forme que ce soit et les restrictions visant Beijing ne sont pas une option, a déclaré l'ancien chancelier allemand Gerhard Schr?der.
Dans une récente interview accordée à Xinhua, M. Schr?der a répondu aux opinions circulant dans les cercles politiques et les médias selon lesquelles les entreprises chinoises sont des concurrents et l'Europe devrait réduire sa dépendance économique vis-à-vis de la Chine.
(Xinhua / Zhang Yuan)
Selon lui, la concurrence est vitale et stimule les affaires dans l'économie de marché allemande.
"C'est pourquoi la concurrence ne doit pas nous inquiéter, mais plut?t constituer une incitation", a affirmé l'ancien chancelier.
Il a ajouté que l'Allemagne, en tant que pays à haut niveau technologique, doit être constamment remise en question et redéveloppée.
La coopération entre l'Allemagne et la Chine reste importante car l'Allemagne a besoin de ce marché, en particulier pour son industrie automobile et son ingénierie mécanique, a-t-il noté.
"De plus en plus de gens se rendent compte que nous voulons non seulement avoir un marché en Chine, mais aussi y fabriquer des produits, même pour les entreprises allemandes de taille moyenne", a poursuivi M. Schr?der.
En ce qui concerne la politique de l'Allemagne à l'égard de la Chine après les élections fédérales prévues pour le 26 septembre, M. Schr?der a estimé que l'attitude pragmatique adoptée de longue date à l'égard de la Chine ne devrait pas être modifiée.
L'Allemagne, a-t-il averti, doit s'en tenir à la politique d'une seule Chine malgré les bouleversements mondiaux et ne doit en aucun cas la modifier, car cela n'aurait "aucune conséquence positive, ni pour la Chine ni pour l'Allemagne".
Concernant la situation actuelle en Afghanistan, l'ancien chef de gouvernement a noté qu'elle avait suscité des discussions au sein de l'Union européenne (UE) quant à son autonomie stratégique.
Selon lui, le retrait précipité des Etats-Unis sans consultation de leurs alliés a été une "erreur stratégique".
Faisant écho aux remarques antérieures de la chancelière allemande Angela Merkel, M. Schr?der a dit : "L'UE ne peut plus compter sur ses alliés comme par le passé".
"Il ne faut pas qu'elle (la situation en Afghanistan) se répète. Et elle ne se répétera pas si l'Europe devient plus indépendante en matière de politique étrangère et de sécurité qu'elle ne l'a été jusqu'à présent", a-t-il ajouté.
M. Schr?der, qui était le chef du parti social-démocrate allemand, a été chancelier de l'Allemagne de 1998 à 2005.