Le mécanisme de rétablissement des sanctions de l'ONU contre l'Iran ne sera pas considéré comme invoqué malgré la prétendue notification des Etats-Unis au Conseil de sécurité, a déclaré mardi Zhang Jun, représentant permanent de la Chine auprès des Nations Unies.

Les Etats-Unis ne sont plus un pays participant à l'accord sur le nucléaire iranien. Les participants à l'accord et l'écrasante majorité des membres du Conseil de sécurité estiment que la demande américaine visant à rétablir les sanctions de l'ONU contre l'Iran n'a aucun fondement juridique et va à l'encontre des opinions communes, et que le mécanisme de "retour en arrière" ne doit pas être considéré comme invoqué, a indiqué Zhang Jun.

La Chine s'oppose résolument à la demande américaine et estime que la lettre américaine soumise jeudi ne doit pas être reconnue comme une "notification" au sens précisé dans la résolution 2231 du Conseil de sécurité, a-t-il souligné lors d'une réunion du Conseil de sécurité.

Conformément à la résolution 2231, qui a approuvé l'accord nucléaire avec l'Iran, tout Etat participant à l'accord peut informer le Conseil de sécurité d'une question qu'il considère comme une violation importante de l'accord. Les sanctions de l'ONU en place avant l'adoption de la résolution 2231 en juillet 2015 reprendraient alors 30 jours après la notification, à moins que le Conseil de sécurité n'adopte une résolution pour en décider autrement.

Les Etats-Unis se sont retirés de l'accord nucléaire avec l'Iran en mai 2018, perdant ainsi leur statut d'Etat participant à l'accord.

M. Zhang a demandé au président du Conseil de sécurité de ne pas donner suite à la demande américaine. "Le Conseil doit respecter pleinement les vues de la communauté internationale et de l'écrasante majorité de ses membres, maintenir sa crédibilité et son autorité, et s'acquitter de sa responsabilité de maintenir la paix et la sécurité internationales", a fait remarquer M. Zhang.

La Chine attache une grande importance à la question du nucléaire iranien. Elle s'est engagée à soutenir le multilatéralisme, à préserver le régime international de non-prolifération nucléaire et à maintenir la paix et la stabilité au Moyen-Orient, a déclaré M. Zhang, ajoutant : "Nous sommes prêts à travailler avec d'autres parties pour faire avancer le règlement politique de la question nucléaire iranienne".